Série Cimetières : Le cimetière Carr, deuxième partie

Vous pouvez trouver la première partie ici!

Le cimetière Carr aurait déjà été connu sous le nom de cimetière Huntington. De fait, les Huntington et leurs proches représentent plus de 25 % de l’ensemble des 126 inscriptions répertoriées par Leslie et Susan Nutbrown. La première sépulture est celle de Julia Carr, âgée de six jours, décédée le 24 septembre 1837. Elle était la fille de Parker Carr et de Susan Haines. La plus récente sépulture est celle de Julia K. Leavitt, décédée en 1973. Au cadastre du Québec, le cimetière Carr, d’une superficie d’environ 13 000 pieds carrés (0,3 acre), occupe le lot 1 803 851.

Dans ce cimetière de proximité, hormis les personnes reliées à la famille Carr, deux autres groupes de personnes comptent pour plus de 50 % des inscriptions répertoriées.

La famille Huntington

Certaines sources d’information nous laissent entendre que des Huntington vivaient à Compton avant 1811, date où un certain Thomas Huntington y serait décédé¹. Dès 1825, le recensement canadien identifie trois familles Huntington établies à Compton, celles de Seth, de Benjamin et de Peres. Près de cent ans plus tard, au recensement de 1921, des Huntington ont été répertoriés à Compton. La carte de Putnam et Gray publiée en 1863² permet de situer les familles Huntington dans les environs des chemins Gilbert et Pouliot, notamment au lot 8 du troisième rang du Township of Compton, ce que quelques bribes d’informations recueillies par les recenseurs confirment.  

Malgré leur présence pendant plus d’un siècle à Compton, les Huntington ne semblent pas avoir laissé de traces dans les affaires publiques ou autres. Outre les recensements canadiens, ce sont les registres de baptêmes, mariages et sépultures qui témoignent le mieux de leur présence à Compton. 

Lucius Seth Huntington

Le seul Huntington qui se démarque, et pas à peu près, est Lucius Seth, fils de Seth Huntington et de Mary Hovey³, né à Compton le 26 mai 1827. Ses études complétées au Brownington Seminary au Vermont, il poursuit sa formation en droit, pendant lesquelles il enseigne dans diverses écoles à Hatley et à Magog puis prend la direction de la Shefford Academy à Frost Village. Admis au Barreau en 1853, il s’implique, parallèlement à sa pratique comme avocat, dans le journalisme, investit dans des compagnies de chemin de fer et devient propriétaire de mines de cuivre près de Bolton.

Élu député de Shefford en 1861, il occupe divers ministères et autres fonctions politiques jusqu’à ce qu’il soit défait en 1882. Son principal fait d’armes aura été d’avoir allégué, à la chambre des Communes, le scandale du Pacifique, lequel a provoqué la chute du gouvernement Macdonald-Cartier en 1873. En fait, John A. Macdonald et George-Étienne Cartier auraient sollicité des fonds pour la caisse électorale des conservateurs contre l’octroi du contrat de construction du chemin de fer se rendant jusqu’au Pacifique.  Lucius Seth Huntington meurt à New York le 19 mai 1886.

Source:

1. Compton Historical Society, Souvenirs de Compton, traduction par Rina Auger de Reflections of Compton, 2005, page 119.
2. Putnam and Gray. Map of the District of St. Francis – Canada East, 1863. Bibliothèque et Archives Canada : Map of the district of St. Francis, Canada East [cartographic material] : from surveys of British & American Boundary Commissioners, British American Land Co., Crown Land Department and special surveys & observations / under the direction of O.W. Gray, topographical engr. (bac-lac.gc.ca) Consulté le 14 août 2022.
3. J. I. Little, « HUNTINGTON, LUCIUS SETH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 14 août 2022 Site Internet : http://www.biographi.ca/fr/bio/huntington_lucius_seth_11F.html

Biographie de Jeanmarc Lachance

Président de la Société d’histoire de Compton

Né à Compton, Jeanmarc Lachance étudie au Séminaire de Sherbrooke où il complète son cours classique puis, à l’Université de Sherbrooke, des études universitaires en service social. Sur le plan professionnel, il débute sa carrière à Montréal puis revient à Sherbrooke en 1980 comme gestionnaire de services sociaux aux personnes âgées et aux personnes handicapées. Passionné de généalogie, d’histoire et de patrimoine, il est le président de la Société d’histoire de Compton. Il contribue, par diverses conférences et ses chroniques dans L’écho, à la mise en valeur du patrimoine comptonois et des événements qui ont marqué notre histoire collective.