Série Cimetières : Le cimetière Compton Cemetery

Le Compton Cemetery. Photo: Jeanmarc Lachance
Le Compton Cemetery. Photo: Jeanmarc Lachance

Jeanmarc Lachance

28.05.2023

Si nous considérons le nombre d’inscriptions répertoriées, le cimetière Compton Cemetery est le deuxième en importance dans la municipalité de Compton. Selon le site Interment.net, Leslie Nutbrown y a listé 929 inscriptions; le cimetière contient beaucoup plus de sépultures, mais certaines stèles funéraires devant commémorer ces personnes sont soit disparues, soit que le temps les a rendues illisibles. Le Compton Cemetery, dont la façade donne sur le chemin Cochrane, a une superficie de 4,92 acres et porte le numéro 5 031 104 au Cadastre du Québec.

Un peu d’histoire

Vers 1815, Jonathan Draper et Cyrus Warner font don de onze acres de terrain où l’Église anglicane pourra s’établir. Attenant à la Saint James Anglican Church, ce cimetière faisait partie de l’ensemble institutionnel anglican de Compton. En 1913, un syndic de sept personnes fait l’acquisition du lot 155 du village de Compton par un acte de transport de propriétés passé devant le notaire George E. Borlase le 10 septembre 1913 et ce, « pour être constitués en corporation, sous le nom de » Compton Cemetery Company » ». Le 13 mai 1914, le lieutenant-gouverneur en conseil confirme l’acte de vente du terrain « devant servir continuellement pour l’usage d’un cimetière » et constitue en corporation la Compton Cemetery Company. Cette transaction aura pour effet de soustraire le cimetière de la gestion de l’église Saint James The Less et de permettre aux personnes des différentes confessions religieuses d’avoir dorénavant accès au Compton Cemetery.

Un patrimoine exceptionnel

Comptant plus de 200 ans d’histoire, le Compton Cemetery se démarque par la mémoire qu’il garde d’une grande partie de la communauté anglophone de Compton. La plupart des leaders de Compton au XIXe siècle, les hommes d’affaires et les commerçants de même ceux qui se sont impliqués dans les affaires publiques y reposent tout comme plusieurs membres de leur famille, partageant la quiétude des lieux avec de simples citoyens. Faut-il rappeler que le sénateur Matthew Henry Cochrane, décédé en 1903, de même que l’homme d’affaires Arba Stimson, décédé en 1863, un temps maire de Compton et propriétaire du magasin général qui sera transformé en hôtel de ville en 1914, y reposent parmi les Bliss, Drapper, Hitchcock, McClary, Paige, Parker, Pocock, Spafford et Smith pour ne citer que les noms les plus répandus.

La qualité et la diversité des monuments funéraires du Compton Cemetery constituent un véritable musée des moyens utilisés au cours des deux derniers siècles, pour exprimer leur deuil et garder la mémoire des personnes disparues. À eux seuls, les matériaux utilisés pour les monuments nous situent quant au moment de leur fabrication : le bois (1800-1950), l’ardoise (1800-1850); la pierre de sable ou pierre blanche (1820-1860), la pierre calcaire ou pierre grise (1840-1900), le marbre (1850-1930) et le granit (depuis 1890). Il nous faut considérer que le matériau utilisé, tout comme la dimension du monument et son ornementation, nous fournissent de l’information sur le statut social de la famille des défunts, leurs croyances et leur aisance financière.

Prendre le temps de se balader dans le Compton Cemetery, à mon avis le cimetière le plus intéressant de la municipalité, demeure une expérience où s’exprime la perception de la mort selon diverses époques, les formes artistiques empruntées notamment au romantisme et au néo-classicisme jusqu’à nos façons toutes contemporaines de garder la mémoire de nos proches disparus.

Dans un deuxième carnet comptonois portant sur le cimetière Compton Cemetery, il sera question des principaux attraits qui méritent l’attention de ceux et celles qui s’intéressent à ce patrimoine.


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