À propos de l’entretien printanier des chemins de campagne

Photo par bilanol

Eric Brus, responsable des travaux publics

03.04.2024

À quelle température au printemps, les chemins de campagne commencent-ils à se détériorer?

Le point de bascule est vraiment le point de congélation. Il pourrait aussi arriver que nous soyons sous le point de congélation, mais que le soleil réchauffe suffisamment le sol pour le ramollir et que la circulation régulière occasionne des dommages aux chemins. L’exposition au soleil d’un chemin influence aussi beaucoup la situation. Par exemple, la partie d’un chemin plus à l’abri du soleil à cause de la présence d’arbres, aura tendance à rester gelée plus longtemps. 

Pourquoi se détériorent-ils chaque printemps? Qu’est-ce qui cause leur dégradation?

Le pire ennemi pour les chemins, ce sont les variations de température en hiver. Ajoutez à cela la présence de pluie et vous avez le cocktail parfait pour une dégradation rapide de l’état de la chaussée. La dégradation d’un chemin, au-delà des facteurs météo, part principalement de la qualité de la fondation de la route, de la forme en pente vers l’extérieur du chemin et du drainage de celle-ci. D’où l’importance de bien entretenir les fossés et d’avoir d’excellents conducteurs de niveleuse pour donner la bonne forme au chemin.

Lors de la construction des routes par le ministère des Transports, il y a plusieurs années, celui-ci excavait, poussait et nivelait les terrains afin de former les chemins auxquels on ajoutait quelques pouces de gravier, par-dessus un sol qui n’est pas fait pour être une infrastructure routière. La terre noire, la terre jaune, la glaise, les souches, les arbres complets composaient souvent la fondation du chemin. À l’époque malheureusement, les normes de construction n’étaient pas celles que nous connaissons aujourd’hui. Les routes encore existantes aujourd’hui, ont toujours l’infrastructure du passé et doivent tout de même répondre aux besoins grandissants de nos citoyens. Les équipements agricoles, les camions et le volume d’automobiles lors des années de constructions n’ont rien à voir avec ce que nous retrouvons sur nos routes actuellement. Le poids des véhicules agricoles et des camions a triplé et même plus.

Les petites fermes d‘autrefois ont été remplacées par de grosses fermes qui font beaucoup de déplacement sur les routes annuellement afin de couvrir l’ensemble de leur propriété. Donc, lorsqu’on ajoute l’équation du gel, du dégel, de la pluie et la circulation, on se retrouve avec des chemins extrêmement sollicités dont la structure travaille énormément. La Municipalité investit beaucoup d’argent dans les infrastructures routières annuellement. Une planification et des plans d’action sont mis en place afin de minimiser toutes les problématiques que nous retrouvons sur notre réseau qui, je vous le rappelle, compte environ 180 km de voie.

Pourquoi devez-vous attendre avant de les réparer et jusqu’à quand devez-vous attendre pour cela?

Circuler sur un chemin en mauvais état avec de la machinerie lourde risque fort probablement d’aggraver le problème. Il arrive parfois que la situation soit tellement mauvaise que nous devions intervenir, mais dans ces circonstances nous travaillons avec de l’équipement moins lourd afin de rendre le chemin carrossable. Idéalement, nous devons attendre jusqu’au dégel et jusqu’à ce que le chemin soit sec avant de commencer à le réparer. 

Que faites-vous pour les réparer?

Dépendamment de la problématique, nous allons soit passer la niveleuse ou ajouter du gravier plus ou moins grossier selon l’état du chemin. Par exemple, si le chemin est en très mauvais état et que nous y retrouvons de grandes quantités de boue, à ce moment-là nous allons utiliser de la plus grosse pierre, car celle-ci va chercher à entrer dans le sol et cela va permettre de solidifier la chaussée.

Pourquoi devez-vous le refaire chaque année?

Y aurait-il une méthode possible qui pourrait diminuer ce problème d’année en année?

Comme mentionné précédemment, la température est le grand enjeu. Lorsque nous procédons à la reconstruction d’un chemin, en enlevant le matériel en place pour y installer de la bonne pierre en profondeur pour bien drainer la fondation, que nous recouvrons le tout de bon matériel comme du MG20 B et que par la même occasion nous procédons au nettoyage des fossés, cela nous permet d’avoir quelques hivers sans trop de problèmes. Cependant il ne faut pas perdre de vue que des travaux aussi bons soient-ils, il faudra éventuellement y revenir, car dans le domaine de la voirie, il n’y a rien de permanent, c’est toujours à refaire tôt au tard.

Qu’est-ce qui peut être fait pour diminuer les problèmes des automobilistes et des camionneurs causés par ces chemins de campagne en moins bon état au printemps ?

La prudence est toujours de mise et l’adaptation de sa conduite aux conditions routières est essentielle pour éviter tout problème. Au besoin, nous installons des cônes orange ou des piquets afin d’aviser les automobilistes de certains dangers. Malheureusement, certains automobilistes ignorent ces avertissements et peuvent briser leur véhicule. 

Éric Brus, responsable des travaux publics

Questions : Danielle Goyette

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