Fier de ses racines

Jeanmarc Lachance muralles hotel de ville
Jeanmarc Lachance à côté de la murale « Compton au fil du temps » dans l'hôtel de ville de la municipalité de Compton. Crédit photo: Clément Vaillancourt

Natif de Compton où il a vécu jusqu’à l’âge de treize ans, Jeanmarc Lachance habite présentement la ville de Sherbrooke. Il est père de deux enfants et grand-père de cinq petits-enfants. Même s’il n’habite plus la municipalité de feu ses parents, M. Lachance y demeure bien présent à travers son implication dans la Société d’histoire de Compton et ses chroniques historiques dans notre journal local. Il nous raconte son parcours.  

Un métier près des gens

Après une formation en service social, il a travaillé pendant sept ans pour le Centre des services sociaux du Montréal métropolitain, principalement pour les personnes âgées. Il y faisait la coordination des admissions en centre d’hébergement. C’est en 1980 qu’il déménage à Sherbrooke pour travailler au CSS de l’Estrie. Il devient alors responsable des services aux personnes handicapées. « On parle ici de différents handicaps comme la déficience auditive, visuelle, intellectuelle ou physique. C’est un rôle qui m’impliquait plus directement dans le service à la clientèle. Je devais coordonner les intervenants qui avaient la charge des personnes handicapées. » 

En 1993, M. Lachance poursuit dans la branche qui s’occupe spécifiquement des personnes avec une déficience intellectuelle. Il travaille donc pour le Regroupement du Centre Notre-Dame de l’Enfant (CNDE) et du Centre d’accueil Dixville (CADI), maintenant connu comme le Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement (CRDITED). En fin de carrière, il prend plutôt un rôle de conseiller dans divers dossiers de l’établissement. En 2008, il prend une semi-retraite, tout en gardant, pendant un peu plus d’un an, le rôle de formateur et de réviseur pour les évaluations et les réévaluations des régimes de protection de la clientèle. 

L’histoire familiale qui nous tisse

Véritable passionné et bon orateur, M. Lachance ne se considère pas comme un historien, mais plutôt comme une personne très curieuse. Une qualité taquine qui découle de sa jeunesse et de plusieurs beaux moments du quotidien avec sa famille. « Quand j’étais jeune, ma grand-mère paternelle, bien qu’elle habitait Compton depuis une vingtaine d’années, nous parlait toujours de sa Beauce natale. Elle était abonnée aux journaux de la Beauce. Ça m’a toujours fasciné de voir son attachement à ses racines. Puis, avec mon père, je faisais un voyage en Beauce pratiquement tous les ans. Il me parlait de son passé et d’événements qui étaient survenus dans le temps. À travers tous ces petits détails, j’apprenais comment ils ont vécu ces événements passés et en quoi ça les a marqués dans leurs habitudes, leurs réactions ou leurs façons de faire. C’était l’histoire à travers ma famille. »

De la généalogie à l’histoire

Alors qu’il était toujours sur le marché du travail, M. Lachance s’est impliqué bénévolement au conseil d’administration de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce. Ensuite, il a donné directement de son temps à la Fédération des associations de familles du Québec. Dans le volet généalogie, il aidait à trouver des ressources sur les familles. Il commencera aussi à s’impliquer dans la Société d’histoire de Compton. Fondé il y a une trentaine d’années par M. Russel Nichol, cet organisme rassemble des passionnés de l’histoire, principalement au sujet des cimetières. Après le départ de M. Nichol, M. Lachance prendra la relève. « Lorsqu’on m’a demandé de prendre la responsabilité de la Société d’histoire de Compton, j’ai décidé d’en faire un organisme à but non lucratif. On a mis en place un mode de fonctionnement ainsi qu’un conseil d’administration de cinq personnes, dont je suis le président. Nos principaux objectifs sont de mieux connaître l’histoire de Compton, son patrimoine et les gens qui y sont reliés. Donc, on apprend, on récolte les informations, puis on les partage. »  

Conseil d’administration de la Société d’histoire de Compton

  • Jeanmarc Lachance
  • Nicole Couture
  • Clément Vaillancourt
  • Diane Gagné
  • Malhom Grapes

L’organisme élargit alors ses intérêts. La multitude d’informations trouvées sur les cimetières lui ouvrait les portes de divers volets de l’histoire et du patrimoine de Compton. Plusieurs sujets en découlent donnant naissance à des activités ouvertes au public. « La Société d’histoire de Compton offre des conférences appelées Mémoires vives sur différentes thématiques comme la tragédie de 1912. On a aussi organisé des visites guidées comme celle à l’ancienne gare de Compton, qui est maintenant à Stanstead-Est. On a eu entre 40 et 50 participants, donc l’intérêt est là! »

Chronique Carnets comptonois

Alors que la Société d’histoire misait principalement sur ses conférences, la venue de la pandémie l’a poussé à élargir ses horizons. M. Lachance écrivait déjà à l’occasion pour le journal L’écho. Cependant, des chroniques plus poussées prennent forme avec les Carnets comptonois. « Avec la pandémie, le premier souci du CA de la Société d’histoire a été de déterminer comment nous pourrions rester présents dans l’esprit des gens de Compton. En discutant avec la rédactrice en chef de L’écho, je lui ai demandé s’il y avait de la place pour nous dans le journal. Sa réponse a été très claire! »  

Ainsi, des thématiques sont abordées comme les cimetières, la toponymie des rues et des routes de Compton ainsi que différents événements marquants de la municipalité. Le tout demande un bon lot de recherches pour trouver et valider les informations pertinentes.  

« J’ai un fond de documentations assez important amassé à la suite de mes visites guidées des cimetières, donc j’ai pu rédiger quelques chroniques à partir de là. Aussi, j’utilise beaucoup les ressources en ligne de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ). On y retrouve toutes sortes de documents et de photos. Il y a même la numérisation de La Tribune depuis 1910! En fait, j’essaie toujours d’avoir une documentation solide avant de publier quoi que ce soit. »

M. Lachance rédige ses chroniques avec le souci du détail. Se transformant en véritable détective, il met plusieurs heures de travail sur la recherche et la rédaction. Il réussit à relier tous les fils d’une histoire pour la présenter le plus objectivement possible. « Souvent, je pars d’une intuition, puis je vais me documenter. Il faut faire attention aux interprétations. Au fur et à mesure que je trouve des informations, je fais des liens entre différentes ressources que ce soit la BANQ, le recensement, les registres de mariages et de baptême, etc. J’aime quand j’élucide le mystère et pouvoir partager mes découvertes avec les gens. »

Encore plus de projets

Différents projets sont passés par la Société d’histoire de Compton. On peut penser à la murale qui orne le mur du nouvel hôtel de ville. En partant de la ligne du temps déjà acessible sur histoire.compton.ca, M. Lachance a fait un immense travail de recherches pour en ressortir le nécessaire. « On voulait se concentrer sur les événements principalement de nature municipale. J’ai dû éplucher beaucoup d’informations sur le site de la BANQ pour trouver les dates importantes, comme l’année où le magasin d’Alba Stimson est devenu officiellement l’hôtel de ville. La ligne du temps s’étire des années 1800 à 2020. Ce fut un projet de grande collaboration avec la Municipalité. Depuis sa création, j’ai pu faire plusieurs présentations, donc c’est devenu un excellent moyen de communiquer l’histoire de Compton. »

Aussi, suite à une autre demande municipale, plusieurs bénévoles travaillent en ce moment de concert sur la lecture des procès-verbaux passés. Le tout dans le but d’identifier les événements importants de Compton. « On parle de 10 à 15 000 pages de documents en anglais et en français. C’est beaucoup de travail, mais l’histoire municipale est riche. On part quand même de 1855! »

En plus de son bénévolat au sein de la Société d’histoire de Compton, M. Lachance est aussi membre du comité Culture et patrimoine de la Municipalité. Il participe à l’élaboration de panneaux historiques et préside le conseil d’administration du Comité de sauvegarde du pont couvert Drouin. Sans contredit, M. Lachance, tout comme la Société d’histoire de Compton, sont bien occupés! Entouré de bénévoles passionnés, il participe de multiples façons à conserver, renseigner et développer la riche histoire de notre magnifique municipalité.

« Le bénévolat que je fais, je le vois comme une « redevance » au milieu. Même si je vis à Sherbrooke depuis plus de quarante ans, je n’y ai pas de racines. Mon milieu d’appartenance reste Compton. Le bénévolat, c’est une façon pour moi de redonner à la communauté dont je suis issu et envers laquelle je suis redevable d’un paquet d’affaires. Ce que je suis, ce sont mes parents, mes grands-parents, les valeurs qu’il y avait à l’intérieur de ces familles-là. Ça colore mes propres valeurs, et j’en suis fier et fier du milieu d’où je viens. Ce qui me tient à cœur, ce qui me motive, c’est ça! »



Jordane Masson - Journaliste

Biographie de Jordane Masson

Journaliste
Native de Martinville, Jordane Masson habite à Compton depuis 2015, et elle a rejoint l’équipe de L’écho de Compton comme journaliste pigiste en 2017. En tant que journaliste pigiste, elle s’occupe de différentes chroniques comme L’écho des Petits, Compton au boulot, Je bénévole et Les Grandes Familles de Compton. Son travail lui demande donc de faire des entrevues, de prendre des photos et de rédiger des articles de différentes longueurs, selon le sujet. En plus de son travail pour L’écho, Jordane est coordonnatrice de la bibliothèque; elle participe à la gestion du milieu et à la programmation des activités, en plus d’animer certaines activités pour les jeunes.
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