Les germes du bonheur
L’automne dernier, j’ai caché au creux de mes mains des germes de souhaits. Je les ai protégés de l’hiver et du froid. Je les ai serrés fort par peur de les échapper ou de les oublier. Puis le printemps est venu, lentement mon corps engourdi s’est réchauffé, déplié, accueillant la chaleur du soleil comme un vieil ami retrouvé. Il a séché mes peines et mes hésitations, me préparant pour les pluies revigorantes d’avril.
De mes paumes, j’ai bu les abondantes averses. J’ai attrapé chaque goutte comme une bénédiction, comme une possibilité de création. J’ai bu ces pluies fraîches qui incitent la floraison des pensées et des rêves. Même les plus petits cachés au fond du cœur.
Puis, j’ai présenté à ce vieil ami mes paumes en terreau fertile. Peux-tu, dis-moi, réveiller mes germes d’automne? Veux-tu chanter, avec moi, la naissance de ces bourgeons de rêves?
La fraîcheur de mai s’est jointe à notre petit rituel. Nous avons dansé nos possibles dans la hâte et le bonheur de voir l’infini se dessiner sous nos yeux. Les germes ont pris forme, elles se sont étirées, éveillées à leur tour.
De mes paumes, je peux voir grandir mes rêves nourris par la terre, mais aussi par cette énergie renouvelée qui sommeillait en moi. Tout ce dont j’ai besoin se trouve à portée de main, dans la simplicité du soleil et dans la liberté de la pluie.
Qui sait ce que je pourrai créer en retournant aux sources, en liant mon énergie à celles qui m’entourent, pures et créatrices? Je ne peux que sourire en pensant à cette version de moi que je me permets de découvrir!
Samanta Goulet, 26 ans