Travailler ici pour une vie meilleure là-bas – Trabajar aquí para tener una vida mejor allá

travailleurs étrangers temporaires du Guatemala aux Serres Lamarche de Compton
Miguel, Cesar, Edwin, Juan, Diane Lamarche et Jacques Pouliot des Serres Lamarche | Photo : Danielle Goyette et collections personnelles des Guatémaltèques

Ils quittent leur chaud pays de soleil pour venir donner un solide coup de main à nos producteurs agricoles. Ces travailleurs laissent derrière eux leur famille, dans l’espoir de leur offrir un avenir plus clément. Nous avons rencontré Miguel, Agustín et Rudy qui nous parlent de leur vie, de leurs proches et de leurs rêves.

Interprète : Diane Goyette
Traduction : Jim Arevalo, Actions interculturelles

Agustín et Rudy : Rêver d’une vie sereine pour leur famille

Rudy Ottoniel Alvarado Lopez, un autre Guatémaltèque qui travaille à la Ferme Lafougère depuis six mois, est aussi présent à la rencontre. Rudy vient de Magdalena Milpas Altas, un autre village au centre du pays. Il nous parle des habitudes de mariage dans son pays: « Chez nous, on se marie tôt, dans la vingtaine, c’est normal d’avoir aussi nos enfants quand on est jeune. Moi, je me suis marié tard, si on peut dire, à 26 ans, avec Irma Gricelda Gonzalez de Alvarado et nous avons un garçon de trois ans, Santiago Rafael. En venant travailler ici, j’espère pouvoir ainsi leur offrir ce qu’il y a de mieux.»

Une grande famille
Agustín a grandi dans une famille de onze enfants, dont huit garçons. Il a deux frères plus jeunes que lui. Sa mère est décédée quand il avait six ans. C’est son père qui a alors pris soin de son mieux de cette ribambelle d’enfants. À la maison, la langue courante est l’espagnol. Quand il est au Guatemala, Agustín travaille sur une ferme qui cultive du maïs et des haricots.
Agustín et Rudy rêvent tous deux d’une vie meilleure pour leur famille dans leur pays. En venant travailler ici, ils espèrent amasser assez d’argent pour pouvoir s’offrir une ferme avec cinq vaches laitières, un peu de terre pour y cultiver fruits et légumes et une maison plus grande où bien loger toute leur famille.

« On s’ennuie des tortillas »
À la Ferme La Fougère, Agustín et Rudy commencent leur journée à 5 h 45, ils font la traite, prennent soin des animaux et de la ferme, ils ont une pause de deux heures le midi pour revenir ensuite au travail pour la traite et les autres travaux. Ils ont le jeudi de congé pour se reposer et faire leurs emplettes.

« Ce qui nous manque parfois ici, c’est notre nourriture!, nous lance Agustín en riant. La nourriture est bien bonne quand même, on mange beaucoup de poulet, mais on s’ennuie des tortillas ! Pour nous distraire, on aime jouer au soccer et on fait de la bicyclette. Mais quand il fait froid, on sort le moins possible », termine-t-il en riant plus encore.

Miguel : Quitter le Guatemala six mois par année pour travailler au Québec

Miguel Ajquejay AJsivinac a le sourire facile et les yeux brillants. C’est une solide charpente d’homme à qui le travail ne fait pas peur. Il aime faire des blagues, il a un bon sens de l’humour, il aime aussi nous parler de sa famille. L’homme de 44 ans a une petite ferme en campagne dans le village d’El Caman Patzicia, Chimaltenango, situé au centre-sud du Guatemala, du côté de l’océan Pacifique. Il y élève des poules et fait pousser quelques légumes et fruits. Quand il vient travailler au Québec d’avril à septembre, aux Serres Lamarche, propriété de Diane Lamarche et Jacques Pouliot, il laisse là-bas, derrière lui, sa femme Anastacia Martin Ajsivinac et ses cinq filles, Yesica Yesenia, 22 ans, Erika Filomena, 21 ans, Araceli Estefania, 20 ans, Deysi Johana, 18 ans, et Linci Paola, 10 ans. Ses parents sont toujours vivants et il a, en plus, cinq frères et cinq sœurs au pays.

Dans son village, ils parlent le Kaqchik’el, un des 22 dialectes régionaux. Pour Miguel, ce n’est pas facile de quitter ses proches aussi longtemps. « Je m’ennuie de ma famille, nous confie Miguel, alors je leur parle le plus souvent possible de façon virtuelle ou par téléphone. Je sais que ma présence au travail ici leur apporte un certain confort à la maison. Alors, je reviens d’année en année, pour gagner plus d’argent ici que je ne pourrais jamais en gagner dans la même période dans mon pays. Comme ça, je peux rêver à une vie meilleure, à une plus grande ferme dans le futur et, surtout, je veux que ma famille ne manque de rien. Et enfin, j’espère un jour pouvoir demeurer chez moi toute l’année. »

Faire partie de la famille
Miguel travaille depuis quatre ans aux Serres Lamarche alors que deux de ses frères sont embauchés, eux, à la Ferme Donnabelle. D’ailleurs, plusieurs Guatémaltèques de sa région viennent travailler au Québec. Aux Serres Lamarche, Miguel travaille avec trois autres travailleurs étrangers temporaires, Cesar Heraldo Chopox Perobal, 19 ans, Edwin Fernando Esquit Cali, son beau-fils de 23 ans et Juan José Racanac Ajquejay, 21 ans, son neveu. Les quatre Guatémaltèques vivent ensemble dans une maison aménagée pour eux sur la ferme. Ils y cuisinent chacun leur tour. « Il n’y en a pas un de nous qui est meilleur cuisinier que l’autre, alors on alterne !, nous dit Miguel avec le sourire. Nous sommes bien ici, Diane et Jacques nous accueillent bien. Quand on ne travaille pas, on joue au football, on fait de la bicyclette et on se promène dans la campagne. »

Diane Lamarche et Jacques Pouliot apprécient beaucoup la présence de ces travailleurs guatémaltèques au sein de leur entreprise. Ces hommes n’ont pas peur de l’ouvrage et sont très endurants. « Ils font vraiment partie de la famille, nous explique Diane. Des liens chaleureux se sont tissés entre nous. L’an passé, ils sont demeurés avec nous même durant le temps des Fêtes parce qu’ils ne pouvaient pas retourner chez eux à cause de la pandémie. On a célébré Noël tous ensemble ! Ce fut inoubliable ! »

Miguel et ses collègues remercient Diane Lamarche et Jacques Pouliot pour l’opportunité d’emploi, la gentillesse et le respect envers eux.

Miguel, Cesar, Edwin, Juan

* Remarquez que dans la tradition espagnole, les gens portent toujours le nom de famille du père et de la mère de manière obligatoire et dans cet ordre.


Trabajar aquí para tener una vida mejor allá

Dejan su país soleado para venir a echar una mano a nuestros productores agrícolas. Estos trabajadores están dejando atrás a sus familias con la esperanza de brindarles un futuro mejor. Conocimos a Miguel, Agustín y Rudy quienes nos cuentan su vida, sus seres queridos y sus sueños.

Agustín y Rudy : Soñar con una vida pacífica para sus familias.

Elsido Agustín Yat Mota * lleva dos años trabajando en la finca Pfeuti. Debajo de su gorra roja, el delgado hombre de 32 años parece un adolescente enérgico y risueño. Su rostro se ilumina cuando responde a nuestras preguntas.

Agustín es del pueblo de Cicache, Uspantan Quiché, un pueblo en el centro de Guatemala. Lleva diez años casado con Marta Marina Argueta de Yat con quien tiene tres hijos: Darlyn Mayerly de diez años, Selvin Josue de ocho y Delmy Nohely de tres. “Mi esposa, yo la amo mucho”, dice con un hermoso brillo en sus ojos, “hablo con ella dos o tres veces al día para ver cómo están. Estaba de buen humor todo el día cuando la hablé. ¡Siempre me paarece tan hermosa! «

Rudy Ottoniel Alvarado López, otro guatemalteco que trabaja en la finca desde hace seis meses, también está presente en la reunión. Rudy proviene de Magdalena Milpas Altas, otro pueblo del centro del país. Nos habla de los hábitos matrimoniales en su país: “En mi pueblo nos casamos a temprana edad, en la veintena, es normal tener también hijos cuando somos jóvenes. Por ejemplo, en mi caso me casé tarde, por así decirlo, a los 26 años con Irma Gricelda González de Alvarado y tenemos un hijo de tres años, él se Ilama Santiago Rafael. Al venir a trabajar aquí, espero poder ofrecerles lo mejor.”

Una gran familia
Agustín creció en una familia de once hijos, ocho de ellos varones. Él tiene dos hermanos menores que él. Su madre murió cuando él tenía seis años. Fue su padre quien luego cuidó de la mejor manera posible a esta hueste de niños. En casa, el idioma cotidiano es el español. Cuando él está en Guatemala, Agustín trabaja cultivando maíz y frijoles en una finca.
Agustín y Rudy sueñan con una vida mejor para su familia en su país. Al venir a trabajar aquí, ellos esperan recaudar suficiente dinero para poder adquirir una granja con cinco vacas lecheras, comprarse tierras para cultivar frutas y verduras y comprar una casa más grande para acomodar a toda su familia.

«Extrañamos las tortillas»
En la finca Pfeuti, Agustín y Rudy comienzan su día a las 5:45 a.m., ordeñan, cuidan los animales y la finca, tienen un descanso de dos horas al mediodía y luego vuelven a trabajar para el ordeño y hacer otras tareas. Tienen el jueves libre para descansar y hacer sus compras.

«¡Lo que a veces echamos de menos aquí es nuestra comida!», Dice entre risas Agustín. La comida es buena de todos modos, comemos mucho pollo, ¡pero extrañamos las tortillas! Para distraernos, nos gusta jugar al fútbol y hacemos bicicleta. Pero cuando hace frío, salimos lo menos posible ”, concluye riendo aún más.

Miguel Ajquejay AJsivinac tiene una sonrisa fácil y ojos brillantes. Es un hombre sólido que no teme al trabajo. Le gusta hacer bromas, tiene buen sentido del humor, también le gusta contarnos sobre su familia. El hombre de 44 años tiene una pequeña granja cerca del pueblo de Caman Patzicia, Chimaltenango, en el centro-sur de Guatemala, sobre el Océano Pacífico. Allí cría pollos y cultiva algunas verduras y frutas. Cuando llega a trabajar a Québec, de abril a septiembre, en la empresa Serres Lamarche, propiedad de Diane Lamarche y Jacques Pouliot, deja a su esposa Anastacia Martin Ajsivinac y sus cinco hijas, Yesica Yesenia (22 años), Erika Filomena (21 años), Araceli Estefania (20 años), Deysi Johana (18 años) y Linci Paola (10 años). Sus padres aún viven y tiene además, cinco hermanos y cinco hermanas en su país.

En su pueblo, hablan Kaqchik’el, uno de los 22 dialectos regionales. Para Miguel, no es fácil dejar a sus seres queridos durante tanto tiempo. “Extraño a mi familia”, dice Miguel, “así que hablo con ellos tanto como puedo, ya sea virtualmente o por teléfono. Sé que mi presencia en el trabajo aquí les brinda cierto consuelo en casa. Entonces, vuelvo año tras año para ganar más dinero aquí del que podría ganar en el mismo período en mi país. De esta manera puedo soñar con una vida mejor, una granja más grande en el futuro y, sobre todo, quiero que a mi familia no le falte nada. Finalmente, espero algún día poder quedarme con mi familia todo el año.”

Miguel : Dejar Guatemala seis meses por año para trabajar en Québec

Formar parte de la familia
Miguel trabaja en Serres Lamarche desde hace cuatro años, mientras que dos de sus hermanos, están contratados en la finca Ferme Donnabelle. De hecho, varios guatemaltecos de su región vienen a trabajar en Québec.

En Serres Lamarche, Miguel trabaja con otros tres trabajadores extranjeros temporales, César Heraldo Chopox Perobal (19 años), Edwin Fernando Esquit Cali, su hijastro (23 años) y Juan José Racanac Ajquejay (21 años), su sobrino. Los cuatro guatemaltecos viven juntos en una casa acondicionada para ellos en la finca. Allí se turnan para cocinar. “¡Ninguno de nosotros es mejor cocinero que el otro, así que nos alternamos!”, Nos dice Miguel con una sonrisa. Estamos bien aquí, Diane y Jacques nos acogen muy bien. Cuando no estamos trabajando, jugamos al fútbol, hacemos bicicleta y paseamos por el campo.”

Diane Lamarche y Jacques Pouliot aprecian mucho la presencia de estos trabajadores guatemaltecos en su empresa. Estos hombres no le temen al trabajo y son muy fuertes. “forman realmente parte de la familia”, explica Diane. Se han forjado lazos cálidos entre nosotros. El año pasado, se quedaron con nosotros incluso durante las vacaciones porque no pudieron regresar a casa debido a la pandemia. ¡Celebramos la Navidad juntos! ¡Fue inolvidable!”

Miguel y sus compañeros agradecen a Diane Lamarche y Jacques Pouliot por la oportunidad de trabajo, amabilidad y respeto hacia ellos.

Miguel, Cesar, Edwin, Juan

* Tenga en cuenta que en la tradición española, las personas siempre llevan tanto el apellido del padre como de la madre de manera obligatoria y en ese orden.

Cet article a été honoré aux Grands Prix 2022 de l’AMECQ
2e Prix catégorie « Reportage »

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