Écouter le chant des oiseaux

Jean-Pierre Charuest et sa femme Lisette St-James | Photo collection personnelle

Jordane Masson

Journaliste
15.04.2025

Bien connu à Compton de par son titre de maire, M. Jean-Pierre Charuest porte, en fait, d’autres chapeaux de par ses multiples passions qui l’animent. L’un de ses intérêts, qu’il a su développer au fil des années, est celui de l’observation d’oiseaux. Capable de reconnaître une quantité incroyable de chants d’oiseaux, M. Charuest nous raconte comment cet engouement a pris place dans sa vie.

La naissance d’une passion

Ayant grandi à Sainte-Foy, dans le coin de Québec, M. Charuest a développé un intérêt pour la nature qui l’entoure dans sa jeunesse. En effet, c’est à ses quinze ans que le premier déclic s’est fait pour les bêtes à plumes. « Mon père travaillait au centre-ville et il aimait bouquiner pendant sa pause du dîner. Un soir, il a ramené à la maison un vinyle intitulé Guide sonore des oiseaux du Québec. Il l’a fait jouer sur notre stéréo dans le salon. Une personne nommait l’oiseau, puis on entendait le chant, etc. J’ai trouvé cela tellement insolite et j’ai vraiment cliqué là-dessus. L’automne suivant, je me suis mis à l’écouter avec la chaîne stéréo et les écouteurs de mon frère. Je pouvais entendre tous les bruits de fond. Je me sentais vraiment dans une bulle, comme si j’étais en pleine forêt. Je trouvais cela apaisant. Je me suis mis à écouter le disque à répétition, même l’hiver. Rendu au printemps, je me promenais dans des îlots boisés près de chez moi et j’ai capoté quand je me suis rendu compte que je reconnaissais les chants d’oiseaux autour de moi. Je les notais au fur et à mesure, et c’est comme ça que j’ai eu la piqûre. »

Construire une mangeoire

En voyant l’intérêt de leur enfant pour les oiseaux, les parents ont décidé de lui procurer quelques livres d’informations. En français ou en anglais, ces pépites littéraires ont permis à l’adolescent de développer d’autres compétences reliées à sa passion. « Dans un livre que j’avais reçu du National Geographic, j’ai vu des images de mangeoire d’oiseaux. Je suis allé voir dans les magasins, mais il n’en vendait nulle part à l’époque. Avec un ami, nous avons décidé d’en construire une à partir d’un modèle dans mon livre. Nous l’avons fixée dans le pommetier chez moi. Il a fallu chercher aussi pour les graines d’oiseaux, mais on en a trouvé des petits sacs dans un magasin. On était vers la fin mars, donc il n’y avait que des moineaux au début. Un bon matin, une cinquantaine de Gros-becs errants sont arrivés. Un oiseau qui ne reste jamais en place bien longtemps. Ça m’a vraiment impressionné! » 

Les sorties d’observation

Dans les années 1970-80, l’ornithologie comme loisir n’était pas encore répandue et a amené le jeune Charuest à faire des sorties d’observation en solitaire. De nos jours, l’intérêt a vraiment grandi et a donné naissance à des organismes comme la Société de loisirs ornithologiques de l’Estrie (SLOE). Les sites touristiques mettent aussi de l’avant leurs milieux d’observation d’oiseaux. Tant de développements qui permettent de vivre cette passion plus aisément et en meilleure compagnie. « La SLOE organise des sorties avec de grands groupes, ce qui amène de plus en plus de gens à découvrir ce beau passe-temps. L’organisme m’a aussi aidé à découvrir les meilleurs endroits pour faire de l’observation, comme l’Île du Marais à Sainte-Catherine-de-Hatley, le marais Duquette à Saint-Herménégilde, le mont Orford et le mont Pinacle à Baldwin. »

Passion à deux

Une autre façon de rendre un loisir intéressant : trouver une personne aussi passionnée que soi! M. Charuest partage cet élan depuis plus de trente ans avec sa conjointe, Lisette St-James. Le couple s’offre des sorties d’observation régulièrement, que ce soit pour une courte durée ou pour de longues séances pendant leurs vacances. « Avec ma conjointe, pratiquement chaque automne, près de l’Action de grâce, nous allons à Tadoussac où se trouve un observatoire d’oiseaux migrateurs. D’août à novembre, des spécialistes viennent y faire un recensement journalier de tout ce qui passe par là. On s’installe près d’eux et on profite de leurs connaissances pour l’identification. C’est comme cela que nous avons développé notre expertise visuelle à reconnaître les oiseaux de proie en vol. C’est un loisir de contemplation en fait et c’est tout un art! »

En vivant dans la belle campagne de Compton, le couple peut aussi écouter et observer régulièrement de chez eux toutes sortes de jolis volatiles. Il commence même à développer l’intérêt chez leurs petits enfants qui leur envoient des photos de ce qu’ils observent à l’occasion, même en vacances. Une nouvelle génération qui gardera les yeux et les oreilles tournés vers le ciel!

Les petits-enfants tout aussi passionnés par les oiseaux | Photo collection personnelle



À propos de Jordane Masson

Journaliste
Native de Martinville, Jordane Masson habite à Compton depuis 2015, et elle a rejoint l’équipe de L’écho de Compton comme journaliste pigiste en 2017. En tant que journaliste pigiste, elle s’occupe de différentes chroniques comme L’écho des Petits, Compton au boulot, Je bénévole et Les Grandes Familles de Compton. Son travail lui demande donc de faire des entrevues, de prendre des photos et de rédiger des articles de différentes longueurs, selon le sujet. En plus de son travail pour L’écho, Jordane est coordonnatrice de la bibliothèque; elle participe à la gestion du milieu et à la programmation des activités, en plus d’animer certaines activités pour les jeunes. (Photo: Jessica Garneau)
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