Série Cimetières : Les types de cimetières

Le Compton Cemetery, chemin Cochrane Photo de Jeanmarc Lachance 2012

Jeanmarc Lachance

Président de la Société d’histoire de Compton
25.02.2021

Par Jeanmarc Lachance, président de la Société d’histoire de Compton

Compton compte plus d’une quinzaine des cimetières; certains sont disparus, d’autres sont à risque de disparaître, mais plusieurs font l’orgueil des communautés qui les entretiennent.  Les cimetières font partie du patrimoine religieux tout comme les églises, les croix de chemin et autre forme d’expression publique de l’appartenance religieuse.

Les cimetières sur le territoire de la municipalité témoignent des us et coutumes des familles depuis les débuts de Compton jusqu’à nos jours. Selon les époques, les croyances face à la mort, la symbolique funéraire utilisée, l’organisation spatiale des cimetières, la forme des monuments sont autant d’aspects révélateurs. Pour commencer, abordons les différents types de cimetières et les lieux de sépultures que nous retrouvons à Compton.

1. Le cimetière familial (Burial ground)

Il s’agit du premier type des cimetières établis au début du XIXe siècle. Les cimetières de familles s’inscrivent dans la plus pure tradition protestante des premiers habitants de Compton qui, pour la plupart, venaient des états de la Nouvelle-Angleterre. Les quelques familles, dispersées un peu partout sur le territoire du Townships of Compton, ont consacré une petite parcelle de leur terre pour y inhumer les membres décédés de leur famille immédiate ou de la famille élargie.

Plusieurs de ces cimetières sont disparus; certaines familles ayant quitté Compton après seulement quelques années, il ne s’y trouvait plus personne pour les entretenir ni en conserver la mémoire. Par ailleurs, nous retrouvons encore aujourd’hui des cimetières dont les familles ont habité à Compton pendant plusieurs générations. Ayant encore des descendants qui habitent la région, ces derniers prennent un soin jaloux du lieu de mémoire de leurs ancêtres.

2. Le cimetière de proximité (Neighborhood Cemetery)

Le cimetière de proximité accueille généralement les personnes décédées habitant dans l’environnement immédiat du lieu où il est situé. Ce type de cimetières apparaît un peu avant le milieu du XIXe siècle, notamment en raison d’une certaine densification de la population. Au départ, il s’agit souvent d’un cimetière familial où les propriétaires auront accepté d’y accueillir les personnes décédées du voisinage, sans distinction reliée à la religion.

Dans d’autres situations, c’est le regroupement de plusieurs familles dans un même lieu qui aura poussé la communauté à se doter d’un cimetière commun. C’est notamment le cas du Moe’s River Cemetery où le petit hameau industriel avait attiré un certain nombre de familles d’origines ou de confessions religieuses différentes.

Le Carr Cemetery, chemin de Hatley
Photo de Jeanmarc Lachance 2011

3. Le cimetière paroissial

Ces cimetières sont habituellement érigés lors de l’érection d’une nouvelle mission ou paroisse par une Église déjà bien structurée. Il existe deux cimetières de ce type à Compton, le Saint James Anglican Church Cemetery que l’on connaît comme étant le Compton Cemetery attenant à l’ancienne église anglicane Saint James the Less et le cimetière Saint-Thomas-d’Aquin.

Les activités du Compton Cemetery débutent vers 1810-1820, dès que la communauté anglicane prend forme à Compton. Ce n’est qu’en 1855 que le cimetière catholique est béni, en même temps que la première église, et que s’ouvrent les registres de la mission Saint-Thomas-d’Aquin de Compton. Mathias Taupier fut la première personne à y être inhumé le 11 février 1855; il était âgé d’environ 42 ans.

4. Les lieux de sépultures

Les lieux de sépultures sont d’anciens cimetières dont il ne reste aucun signe visible pouvant nous indiquer leur emplacement. Hormis de découvrir des artéfacts dans un espace où on ignorait la présence de sépultures, c’est habituellement par les archives ou par la tradition orale qu’il est possible de savoir où se trouvaient ces anciens cimetières.



Jeanmarc Lachance, Compton, Société d'histoire

Biographie de Jeanmarc Lachance

Président de la Société d’histoire de Compton
Né à Compton, Jeanmarc Lachance étudie au Séminaire de Sherbrooke où il complète son cours classique puis, à l’Université de Sherbrooke, des études universitaires en service social. Sur le plan professionnel, il débute sa carrière à Montréal puis revient à Sherbrooke en 1980 comme gestionnaire de services sociaux aux personnes âgées et aux personnes handicapées. Passionné de généalogie, d’histoire et de patrimoine, il est le président de la Société d’histoire de Compton. Il contribue, par diverses conférences et ses chroniques dans L’écho, à la mise en valeur du patrimoine comptonois et des événements qui ont marqué notre histoire collective.
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