Le doux vent de septembre
La nuit passée, incapable de dormir, je m’installais à la fenêtre pour regarder le vent danser avec les arbres. Les feuilles se soulevaient doucement, quelques-unes se laissèrent emporter et vinrent virevolter près de moi. Une petite feuille dorée se déposa devant moi, m’invitant à entrer dans la danse. Je la pris et me sentis soulevée par le vent. Je me mis à virevolter, moi aussi, parmi les feuilles colorées qui voulaient bien se joindre à la valse. Nous dansâmes sous les lueurs de la nouvelle lune.
Puis, le vent nous reprit et nous fit grimper jusqu’à la cime d’un grand chêne. De là, je pouvais voir les champs orangés s’étendre en une promesse de bonheur pour les familles qui les visiteraient bientôt.
J’aperçus, plus loin, un verger gorgé de pommes. Le vent me souffla dans sa direction et me posa au pied d’un jeune pommier. Je collais mon oreille sur son tronc et je pus entendre le rire des enfants gravé dans son écorce. Étonnée, je courus à un autre pommier. Tous les arbres récoltaient les rires, les sourires et grandissaient dans le bonheur qu’ils procuraient aux autres. Je courus avec les feuilles, entre les arbres, guidée par les rires cristallins. Le vent frais glissait dans mes cheveux et sifflait tendrement sa chanson de liberté.
Les rires me guidèrent vers un champ de citrouilles. Je m’arrêtais, essoufflée, devant la plus grosse d’entre toutes, les joues roses et le cœur émerveillé. Je me couchais près d’elle et contemplais les dernières étoiles du soir. J’entendis un ronronnement, me redressais pour apercevoir un petit chat. Nous nous regardâmes un moment, je lui souris et il vint se coucher contre moi.
Je m’assoupis alors que les premiers rayons de soleil vinrent caresser le bout de mes pieds et je me réveillais dans mon lit, une feuille dorée dans la main. Je jetais un regard vers la fenêtre, le petit chat y était assis et il me fit un clin d’œil. L’automne était arrivé!
Samanta Goulet