Imparfaite, parce que parfaite n’existe pas
En 2019, j’ai écrit : « Je me tords, me déconstruis, esclave de vos exigences. Je ne suis pas assez, non, je ne le suis pas. »
J’ai écrit ce bout de texte rongé par la voix des médias de masse, par l’opinion des autres sur mon propre corps. J’ai écrit ce texte sachant très bien que ma propre opinion de moi était construite sur ces commentaires, stéréotypes et idées irréalistes même malsaines concernant les identités de genre et nos corps. Je dis « nos » aujourd’hui parce que je ne suis pas la seule dans ce « combat » impossible. Je sais pertinemment que je ne suis pas la seule à avoir (et même encore) pleuré en regardant mon reflet imparfait.
Imparfait, c’est le mot juste. Est-ce qu’un corps peut réellement être parfait? Et ce, aux yeux de toutes et de tous? Non.
Ce corps imparfait, c’est le mien. Il est unique, splendide. Les opinions externes à propos de mon corps ne changent en rien sa valeur.
Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire, plus facile à écrire qu’à penser en se regardant un lundi matin sortir de la douche, le moral dans le fond du drain. Plus facile maintenant qu’après une rencontre de groupe où la question de poids est plus abordée que la question de santé mentale, de bonheur, de bien-être.
Je sais que pour apprendre à s’aimer, il ne suffit pas de taper dans ses mains et faire trois tours sur soi-même, c’est un processus. Et je pense qu’il est grand temps d’entamer ce processus pour ce que l’on pense de nous et des autres. Pour notre façon de se complimenter, de se donner de la valeur et pour la réception de ces compliments ou compli-mardes.
« Un à un, nos lambeaux de haine tombent, nos corps se libèrent, et une promesse de bonheur se dessine sur nos lèvres. »