Compton, terre d’accueil – Compton, tierra de acogida
L’écho des jeunes – Compton, terre d’accueil
Zuloft… Zulaff… Zoulof…
Je ne peux énumérer le nombre de fois que mon nom fut mal écrit… et encore moins bien prononcé.
Zulauff. Prononcé Tsulawf. Ce nom, suisse-allemand, est mon histoire et mon héritage. C’est le nom de mon père, agriculteur d’une petite ville de la Suisse romande dans le canton de Vaud, qui épousa ma mère. Ils donnèrent naissance à mon frère, et à moi par la suite, portant à mon tour ce nom. Ce nom, c’est l’histoire de mes parents qui se sont battus corps et âme, jour et nuit, pour trouver leur ferme, leur havre, qui allait être ici, au Canada, à Compton.
Évidemment, à leur arrivée il y a vingt-cinq ans, la langue d’usage ne fut pas une contrainte majeure, contrairement à beaucoup de nouveaux arrivants au Québec. Quoique ce ne fût pas toujours facile de s’intégrer linguistiquement, mais mes parents ont réussi haut la main à se tailler une place au cœur de la vie comptonoise.
Mais il y a vingt ans, et malheureusement encore par moments aujourd’hui, l’accueil ne fut pas toujours chaleureux. Combien de fois est-ce qu’on s’est faits traiter de « maudits Français » ? Ou combien de fois les gens tenaient des préjugés à notre égard parce qu’on venait d’un pays stéréotypé riche? Combien de fois encore aujourd’hui je me fais regarder de travers alors que, bien que je sois née au Québec, la consonance de mon nom ne s’harmonise pas avec mon accent? Au final, j’en ris, car je suis plus que fière de mes deux nationalités.
Évidemment, les temps changent et on croise d’autres gens sur notre route qui, eux, nous comprennent et nous acceptent. D’autres qui ouvrent grand leur coeur et qui deviennent une deuxième famille. Puis, il y a ces Comptonois qui sont fiers de leur diversité culturelle! Les mots me manquent pour exprimer ma reconnaissance envers l’équipe de L’écho de Compton pour la publication de cette édition spéciale. Découvrir, démystifier, accepter et chérir, il n’y a rien de plus important que de s’aimer les uns les autres, peu importe notre couleur de peau ou notre langue, tel notre poète défunt Raymond Lévesque chantait « Quand les hommes vivront d’amour, ce sera la paix sur la Terre ».
D’une « étrangère » à un autre, chers amis travailleurs étrangers, puisse ce voyage et votre travail chez nous être le début d’une grande aventure, d’une grande histoire et de liens chaleureux entre nos communautés. N’ayez pas peur de partager qui vous êtes, vos histoires, vos passions, vos traditions. À l’ère des médias dominés par le racisme, le terrorisme, la peur de l’autre et l’extrémisme, il est plus que temps de s’assembler plutôt que de se diviser.
Un sourire peut tout changer…
et les rires transcendent toutes les langues du monde!
El amor es todo lo que necesitas,
Maude Zulauff
El Écho de los jóvenes
Compton, tierra de acogida
Zuloft … Zulaff … Zoulof …
No puedo enumerar la cantidad de veces que mi apellido se ha escrito mal … y más aún, mal pronunciado.
Zulauff. pronunciado Tsulawf. Este apellido, suizo-alemán, es mi historia y mi herencia. Este es el apellido de mi padre, un agricultor de una pequeña ciudad de la Suiza francófona en el cantón de Vaud, que se casó con mi madre. Ellos dieron a luz a mi hermano, y luego a mí, fue entonces mi turno de llevar este apellido. Este apellido es la historia de mis padres que lucharon en cuerpo y alma, día y noche, para encontrar su granja, su refugio, que iba a estar aquí, en Canadá, en Compton.
Obviamente, cuando llegaron hace veinticinco años, el idioma de uso no era una limitación importante, a diferencia de muchos recién llegados a Québec. Aunque no siempre fue fácil integrarse lingüísticamente, mis padres se las arreglaron con gran éxito para hacerse un lugar en Compton.
Pero hace veinte años, y lamentablemente todavía hoy, la acogida no siempre fue cálida. ¿Cuántas veces nos han llamado «malditos franceses»? ¿O cuántas veces la gente ha tenido prejuicios hacia nosotros porque venimos de un país estereotípicamente rico? ¿Cuántas veces todavía hoy me miran con recelo cuando, aunque nací en Quebec, el sonido de mi nombre no coincide con mi acento? Al final, me río de eso, porque estoy más que orgullosa de mis dos nacionalidades.
Evidentemente, los tiempos cambian y en nuestro camino nos encontramos con otras personas que nos comprenden y aceptan tal y como somos. Otros que abren sus corazones de par en par y se convierten en una segunda familia. ¡Y ahi está la gente de Compton orgullosa de su diversidad cultural! Las palabras me faltan para expresan mi gratitud al equipo de « L’écho de Compton » por publicar esta edición especial. Descubrir, desmitificar, aceptar y apreciar, no hay nada más importante que amarnos, sin importar el color de nuestra piel o nuestro idioma, tal como nuestro fallecido poeta Raymond Lévesque cantaba « Cuando los hombres vivirán del amor, el amor será la paz en la tierra »
De una «extranjera» a otro, queridos amigos trabajadores extranjeros temporales des sector agrícola, que este viaje y su trabajo con nosotros sea el comienzo de una gran aventura, una gran historia y lazos cálidos entre nuestras comunidades. No teman en compartir quién son, sus historias, sus pasiones, sus tradiciones. En una época en la que algunos medios de comunicación están dominados por el racismo, el terrorismo, el miedo a los demás y el extremismo, es hora de unirse en lugar de dividirse.
Una sonrisa puede cambiarlo todo …
¡y la risa trasciende todos los idiomas del mundo!
El amor es todo lo que necesitas,
Maude Zulauff
Traduction : Jim Arevalo, Actions interculturelles