Brise
Tu es presque seule
Si ce n’est du vent doux qui t’accompagne
À chacun des pas que tu laisses
Dans le sable chaud;
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Tu n’es ni égarée
Ni ta destination fixée
Néanmoins tes gestes semblent guidés
Comme si cette promenade était destinée;
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La marée te touche de ses eaux
Et tu souris sous cette caresse
Tu es loin de ta campagne
Loin de lui et de son épagneul;
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Ce chapitre est fini
Ainsi que la sensation d’infini
L’horreur ne fait plus partie
De ton quotidien, de ta vie
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Armée de courage
Tu as affronté la peur et les pleurs
En récompense la route t’a bercée
Jusqu’à ce village où tu t’es retrouvée;
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Une maison à l’orée de la plage
Cherchait aussi une nouvelle vie
Deux solitudes sont devenues unies
Pour donner de la couleur au nouveau jour;
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Le soleil du matin t’avait baignée de chaleur
L’air marin avait chatouillé ton nez
Et presque sans crainte
Tu avais décidé d’aller faire un tour;
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Une mélodie soudain t’immobilise
La musique se tait aussitôt
Ton regard se promène sur l’étendue bleutée
Tes nerfs te font ricaner;
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Tu te sens un peu idiote
Pour sûr tu ne perçois aucune sirène
Qui, selon toi, aurait pu être
La source de ces notes enivrantes;
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Tu chasses l’image de cet être mi-poisson, mi-humain
Tes pieds nus te guident à nouveau
Peu après la mélodie reprend
Cette fois, tu en es moins saisie;
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Tu te laisses porter par les notes enjouées
L’air semble te connaître
Et ton coeur se gonfle
Laissant des larmes de joie couler;
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Tu y es presque
Tu vas trouver la source de la mélodie
Mais des applaudissements
Interrompent ta quête;
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Un groupe de jeunes enfants
Te fixe tout sourire
De leurs mains t’acclame
Ton hoquet de surprise se cache derrière ton sourire;
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De la sirène il n’y a que la voix
Celle que tu avais oubliée
Qui te donnait des ailes
Chassait toute morosité;
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Malgré ta gêne et un léger malaise,
Emplie d’une nouvelle énergie
Tu fermes les yeux
Laisse ta destinée couler;
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Et dans une campagne éloignée
Un homme endormi
Bouteille à la main
Ronfle sans chagrin;
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Dans cette maison morose
Un épagneul fait son chemin
Jusqu’au sandwich à moitié mangé
Qui l’attend sur la table du salon.