Bon retour, Madame Bibeau!
« J’ai beaucoup de respect pour les agricultrices et les agriculteurs. Ils travaillent tellement fort. Et ils vivent tant d’incertitudes, d’imprévus et de difficultés. Ces gens-là nous nourrissent et la plupart travaillent 365 jours par année. Oui, je leur témoigne tout mon respect. »
Madame la ministre Marie-Claude Bibeau
Le lundi 20 septembre, madame Marie-Claude Bibeau était réélue comme députée dans Compton-Stanstead, et ce, pour un troisième mandat. Puis, fin octobre, elle se voyait offrir à nouveau le ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, responsabilité qu’elle assumait déjà précédemment avec toute l’énergie et le positivisme qu’on lui connaît.
Par Danielle Goyette
Lorsque la députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, regarde derrière elle et observe tout le chemin parcouru, elle témoigne d’abord de cette fierté d’avoir fait de son bureau à Lennoxville, un bureau de développement régional. C’est avec le sourire qu’elle nous explique cette importance pour elle, d’être à l’écoute. « Mon équipe et moi travaillons de près avec les municipalités, les organisations sans but lucratif et les entreprises, et nous demeurons aussi sensibles à tout un volet très humain d’appui et d’écoute, pour demeurer près des gens. Quand une personne vient au bureau parce qu’elle a besoin d’aide, cela nous touche, car on se dit alors qu’on a réussi à créer une proximité entre une députée fédérale et sa communauté. Cela fait une grande différence dans le lien de confiance qui se crée entre notre gouvernement et ces personnes. »
La région rurale branchée d’ici septembre 2022
Madame Bibeau est fière d’une multitude de dossiers qui concernent notre région et il lui est difficile d’en spécifier un en particulier. Par contre, la future résolution d’un important problème d’accessibilité à Internet haute vitesse dans les régions rurales dans les mois qui viennent lui fait vraiment plaisir. « Récemment, on a enfin annoncé que le dernier morceau du casse-tête allait être déposé. Nous sommes à moins d’un an que tout le monde rural soit branché au réseau Internet dans la MRC de Coaticook! Les gens de la région, en collaboration avec Tactic et Fibrile, y ont travaillé très fort, mais il nous manquait une pièce du puzzle et c’était Cogeco qui avait la solution. L’entreprise est maintenant liée sous contrat avec le gouvernement du Québec et du Canada et le branchement entier doit être accompli avant septembre 2021 au risque de subir d’importantes pénalités financières. Il nous manquait ce joueur aux compétences particulières essentielles pour que ce projet aboutisse enfin. »
Protéger nos lacs plus encore
Un autre dossier que Madame la députée a bien à cœur est celui de la protection de nos lacs. Avec la dernière nouvelle attristante au sujet du lac Massawippi envahi par la moule zébrée, madame Bibeau se promet d’y être encore plus attentive. « L’histoire du lac Massawippi est crève-cœur! Nous travaillons de concert avec Bleu Massawippi pour enrayer cette invasion. En contrepartie, le dossier qui relève du fédéral est celui de la navigation, donc, on travaillera à ce que les Municipalités aient le pouvoir de mieux réglementer leurs lacs. L’idée n’est pas de réduire l’accès à ces plans d’eau, mais de faire en sorte d’en faire une utilisation responsable. Et ce n’est pas seulement un engagement de la députée, c’en est un du gouvernement également! »
Une autre préoccupation importante : le logement
Les problèmes de logement sont de plus en plus criants aussi et madame Bibeau est convaincue de la priorité d’agir. C’est un dossier auquel elle veut se consacrer plus à fond dans les mois qui viennent, nous a-t-elle déclaré. « Il y a des programmes, de l’argent disponible pour divers projets de construction. Je veux regarder cela à fond pour qu’on puisse ensuite réunir des promoteurs privés, des coopératives et des Offices d’habitation municipaux dans les différentes municipalités afin qu’ils soient bien informés des opportunités qui s’offrent à eux. »
« L’agriculture… c’est ma famille! »
Madame Bibeau est bien heureuse d’avoir conservé son ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, un ministère qui se consacre au commerce international, à la recherche, à l’innovation, à la science et à l’aide aux producteurs canadiens… Au début novembre, elle retrouvait ses homologues des provinces et des territoires pour négocier la prochaine entente de cinq ans (2023-28) du Partenariat canadien pour l’agriculture. Dans le dernier cycle de cinq ans, son gouvernement a transféré à Québec près de 297 millions de dollars pour mettre en place des programmes décentralisés dans le domaine de l’agriculture, une forme de soutien qui passe notamment par le MAPAQ ou la Financière agricole du Québec. Des programmes comme le Prime-Vert sont financés à 60 % par le Fédéral et à 40 % par le Provincial. Certains autres programmes comme ceux pour les femmes entrepreneures sont financés à 100 % par le Fédéral via le ministère de l’Innovation ou Financement agricole Canada.
« Je dis souvent que le développement international a été mon amour et que l’agriculture, c’est ma famille !, nous confie madame Bibeau. En agriculture, j’ai vraiment un sentiment d’appartenance, car cela représente les gens chez nous. Il y a un contact très direct, très humain, quand je me bats pour des dossiers, je connais les gens pour qui je travaille. C’est certain que cela soulève une grande motivation. C’est un beau ministère et il est super important, évidemment pour notre sécurité alimentaire, mais aussi pour l’environnement. Et dans les prochains mois, l’agroenvironnement va prendre de l’importance. »
Et le cas des pesticides?
Le cas des pesticides a fait beaucoup parler de lui ces derniers mois. Madame la Ministre avait déjà accordé des entrevues à la presse à ce sujet. Où en sommes-nous maintenant? Elle nous en glisse quelques mots. « Je travaille sur cet important dossier de concert avec le ministre de la Santé, monsieur Duclos. C’est très complexe. Ça relève de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire qui est une agence fédérale indépendante. Actuellement, on a décidé de suspendre toute décision de cette agence qui pourrait aller dans le sens de l’augmentation de notre tolérance aux résidus de pesticides, le temps que l’on revoie la loi qui encadre l’ARLA et qui date de 2002. Il y aura de grandes consultations, notamment avec des scientifiques, afin de s’assurer d’être cohérents avec notre époque, nos valeurs et les nouvelles connaissances acquises dans le domaine. Il y a déjà 50 millions de dollars d’injectés dans ce dossier et nous y mettrons aussi toute l’énergie nécessaire. Nous tenons à plus de transparence, plus d’accès à des études indépendantes, plus de ressources et de recherches en biopesticides également. »
Main-d’œuvre étrangère
Le fait qu’on manque tant de main-d’œuvre dans bien des domaines est un constat bien désolant. Est-ce que la venue de travailleurs étrangers à l’année pourrait être une solution? Est-ce que leur venue pourrait être mieux encadrée pour faciliter leur arrivée et l’émission de leur permis de travail? Madame Bibeau discute avec nous de cette question de juridiction partagée entre le Provincial et le Fédéral.
« Actuellement, nous avons des travailleurs étrangers qui viennent pour des emplois temporaires dans les fermes ou dans des usines agroalimentaires. Il existe déjà différents programmes qui les concernent pour lesquels nous sommes en train d’apporter de grandes réformes. Et comme la ministre de l’Emploi, madame Qualtrough, a conservé son poste, elle et moi allons continuer de travailler ensemble avec le nouveau ministre de l’Immigration, Sean Fraser. Un élément qui fait consensus en ce moment à ce sujet et qu’on espère concrétiser le plus tôt possible, c’est la reconnaissance des employeurs de confiance. Cela veut dire que les bons employeurs qui traitent bien leurs travailleurs étrangers n’auront pas à remplir le même dossier de demandes tous les ans, surtout quand ils accueillent les mêmes travailleurs d’année en année. En contrepartie, nous allons serrer la vis aux mauvais employeurs. Nous allons aussi nous concentrer sur l’aspect de la mobilité des travailleurs étrangers à l’intérieur du secteur agricole pour leur accorder une certaine flexibilité et leur permettre de travailler dans plus d’une ferme, selon les récoltes ou des périodes de travail précises d’une ferme à l’autre. Ainsi, trois petits producteurs pourraient se partager des travailleurs étrangers à temps partiel alors qu’ils ne peuvent les employer à temps plein. Tout cela ne sera pas simple à mettre en place, la sécurité et le bien-être de ces travailleurs étrangers demeurant une priorité pour nous. »
Finalement, madame Bibeau nous rappelle en terminant à quel point plusieurs enjeux nationaux et enjeux locaux du comté sont les mêmes plus que jamais, comme les problèmes de logements, de main-d’œuvre… Ces enjeux demeurent primordiaux pour le bien-être des Québécois et des Canadiens et elle espère s’y consacrer de tout cœur, avec ferveur, et en tout égard envers ces gens qui lui ont fait confiance en la choisissant une fois de plus pour les représenter dans leur comté.
« Il m’est essentiel de demeurer la courroie de transmission entre le gouvernement qui peut sembler inaccessible et les gens que je rencontre au quotidien, dans mon comté, sur le terrain et pour qui je veux travailler et faire avancer les choses. Par ma présence au conseil des ministres, je tiens à représenter d’abord la ruralité, les régions du Québec, les gens qui m’entourent et je suis aussi là, c’est important pour moi, pour représenter une voix importante pour les femmes. »