François Drouin: Rencontre avec un passionné d’Histoire

François Drouin dans son rôle de Lorenzo | Photo: Gracieuseté Lieu historique Louis-St-Laurent

Natif de Saint-Bruno-de-Montarville, sur la rive sud de Montréal, François Drouin réside à Waterville depuis maintenant douze ans. Conjoint de Noémie Cantin, il est aussi le père de trois enfants; Éloan, 15 ans, Rose, 5 ans, et Solem, 1 an et demi. Assez présent dans l’univers culturel et patrimonial à Compton, il est reconnaissable sous son chapeau de coordonnateur du Lieu historique national Louis-S.-St-Laurent. Il occupe en prime le poste de directeur général des Compagnons du Lieu historique national Louis-S.-St-Laurent. Deux emplois où histoire et vie sociale s’entremêlent.

Parlez-nous de votre parcours.

J’ai étudié en histoire à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Ensuite, j’ai trouvé un emploi à Parcs Canada au canal Lachine à Montréal comme guide-interprète. J’étais sur un bateau de croisière qui a existé une dizaine d’années. Malheureusement, cette visite n’a plus lieu de nos jours. J’expliquais l’histoire des quartiers environnants du Canal et la création du canal Lachine. Un jour, j’ai décidé que je ne voulais pas faire ma vie à Montréal. Quand j’ai vu un poste disponible de guide-interprète au Lieu historique national Louis-S.-St-Laurent à Compton, j’ai posé ma candidature et j’ai eu la chance d’être choisi. Quelques années après, en 2012, plusieurs personnes ont pris leur retraite chez Parcs Canada, dont France Provencher qui était présente depuis l’ouverture du site en 1982. Ceci m’a permis d’avoir le poste de coordonnateur à l’interprétation que j’occupe toujours avec plaisir. Par la suite, c’est rajouté le chapeau de directeur général des Compagnons du Lieu historique national Louis-S.-St-Laurent.

Quelles sont vos tâches en tant que coordonnateur à l’interprétation?

Une de mes responsabilités consiste à ouvrir et fermer le site, selon l’horaire établi. Je dois m’assurer que le site soit prêt à recevoir des visiteurs. Le Lieu historique ouvre au public de la mi-juin jusqu’à la fête du Travail en septembre. L’automne et l’hiver, tout est recouvert de toiles pour protéger et empêcher que la poussière se dépose sur les meubles de la collection. Ensuite, je ferme le site et prépare l’année suivante. J’ai aussi différentes tâches comme tous les guides-interprètes, donc j’anime des visites à l’occasion. J’interprète parfois le rôle de Lorenzo, ancien commis du magasin général. Je m’occupe de la formation et de la supervision des guides. Cette année, j’étais en congé parental, mais je peux habituellement compter sur Olivier Hamelin et Maude Zulauff qui travaillent au lieu historique depuis une dizaine d’années. Il y a aussi Philippe Lafontaine qui en est à sa deuxième année avec l’équipe. 

En quoi consiste votre travail de directeur général pour les Compagnons du Lieu historique?

En tant que DG, mon rôle est d’organiser la programmation événementielle dans le parc du Lieu historique. Ce rôle a été tenu par Brigitte Robert pendant plusieurs années avec le Week-end des Saveurs. Après son départ, je me suis proposé avec l’idée de créer une Foire d’antan et maintenir la programmation estivale avec les concerts du dimanche. C’est une belle tradition qui perdure à travers les années. Évidemment, je travaille de concert avec les Compagnons du Lieu historique national Louis-S.-St-Laurent, ce qu’on appelle dans le milieu les « Amis du musée ». C’est une denrée rare de nos jours. Nous avons cette chance d’avoir des bénévoles impliqués qui œuvrent à soutenir la mission du lieu historique et lui permettent de rayonner plus large dans la région. La présidente, Andrée Côté, son conjoint, Gilles Pomerleau, et Estelle Larouche font partie depuis longtemps de cet OBNL, qui fête ses 25 ans cette année. Le CA compte aussi de nouveaux membres : Sandra Berdoz et Francine Grenier. Cette belle équipe dynamique rend possibles toutes ces activités gratuites. 

L’équipe d’animation du Lieu historique national Louis-S.-St-Laurent: Olivier Hamelin, Noémie Bérubé, Robert Weary, Maude Zulauff et François Drouin | Photo : Gracieuseté Lieu historique Louis-St-Laurent

Qu’est-ce qui vous a attiré dans le Lieu historique national Louis-S.-St-Laurent?

Mon père vient d’un petit village qui s’appelle Saint-Jacques-le-Majeur et son père, donc mon grand-père, était propriétaire du magasin général de cette municipalité. Je trouve cela intéressant de travailler dans un milieu de vie qui ressemble à celui dans lequel mon grand-père œuvrait et dans lequel mon père a grandi. Il a couru à travers les comptoirs, il a compté la caisse, toutes ces petites choses que l’on explique aux visiteurs du lieu historique, c’est leur vécu. Même si on parle du début du XXe siècle, l’enfance de mon père y ressemblait beaucoup, car son village a eu l’électricité seulement vers 1950. C’est un retour en enfance pour lui lorsqu’il vient me visiter au travail. Aussi, je dirais que j’apprécie l’ambiance du lieu. C’est tellement un beau site avec son parc si bien intégré au cœur villageois. Nous sommes loin des gros sites comme le Fort Chambly, mais ce que nous n’avons pas en taille, nous l’avons en charme! 

Quels sont vos défis de tous les jours?

Dans le domaine de l’interprétation muséale en général, je dirais que le plus gros défi est d’arriver à adapter son discours selon le public présent. Dans une même journée, on reçoit des enfants de quatre ans, tout comme des aînés. D’une génération à l’autre, les besoins sont différents. Il faut rester en lien avec tous ces groupes d’âge. Nourrir l’imaginaire de l’enfant qui court partout, tout en comblant le besoin intellectuel d’un adulte intéressé par l’histoire. C’est un défi, mais aussi toute la beauté de mon métier qui l’empêche de devenir répétitif.

D’où vient votre intérêt pour l’histoire?

J’ai toujours été fasciné par l’histoire, même quand j’étais jeune. J’aimais écouter des documentaires sur comment les gens vivaient autrefois. Avec les lieux historiques, on revisite souvent de gros événements historiques, des batailles, le côté militaire de l’histoire. Pour ce qui est du Lieu historique national Louis-S.-St-Laurent, on relate, bien sûr, la vie politique de l’ancien premier ministre, mais aussi la vie des ruraux au tournant du XXe siècle, dont comment nos arrière-arrière-grands-parents vivaient. Lorsqu’on pense aux gens qui nous ont précédés, leur vécu et leurs défis de tous les jours, il y a un aspect touchant et émotionnel à tout cela. Mon emploi s’intéresse à l’histoire sociale, et c’est vraiment ce qui me passionne.   




Jordane Masson - Journaliste

À propos de Jordane Masson

Journaliste
Native de Martinville, Jordane Masson habite à Compton depuis 2015, et elle a rejoint l’équipe de L’écho de Compton comme journaliste pigiste en 2017. En tant que journaliste pigiste, elle s’occupe de différentes chroniques comme L’écho des Petits, Compton au boulot, Je bénévole et Les Grandes Familles de Compton. Son travail lui demande donc de faire des entrevues, de prendre des photos et de rédiger des articles de différentes longueurs, selon le sujet. En plus de son travail pour L’écho, Jordane est coordonnatrice de la bibliothèque; elle participe à la gestion du milieu et à la programmation des activités, en plus d’animer certaines activités pour les jeunes.
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