En jaser pour mieux aller…

Annie Larouche est travailleuse de rang en Estrie. Elle est là quand un producteur a besoin de parler de ses problèmes vécus sur la ferme, avec sa famille ou ses employés, de son isolement, de son surmenage… Annie vient ainsi à sa rencontre, pour l’écouter, l’aider, pour trouver les ressources nécessaires à son mieux-être.

Photos : Collection personnelle Annie Larouche

Les producteurs agricoles peuvent être aux prises avec des niveaux de détresse psychologique ou de stress en lien avec leur travail qui peut devenir éprouvant, voire même inquiétant pour la santé de certains individus. Tout comme le travailleur de rue, le travailleur de rang est alors là pour les écouter et l’aider à cheminer.

Annie Larouche œuvre depuis novembre 2020 pour l’organisme Au cœur des familles agricoles (ACFA) qui offre différents services de travailleurs et travailleuses de rang. Actuellement, ACFA compte 13 intervenants de ce type, répartis dans neuf régions rurales estriennes et l’organisme aspire à couvrir encore plus de régions dans les années à venir.

« ACFA est là pour les producteurs agricoles, notamment les producteurs laitiers, acéricoles et forestiers, nous précise madame Larouche. Ces gens peuvent nous appeler quand ils vivent de grands stress, de la détresse ou de l’anxiété liés à leur travail, à des difficultés financières ou de communication avec les employés, les associés ou même entre les membres d’une famille agricole. Nous sommes là pour les écouter, en parler avec eux et les guider vers les ressources adéquates ou des services plus spécialisés lorsque leurs problématiques ne relèvent pas de nos compétences. »

Savoir écouter pour pouvoir aider 

ACFA se veut un service de première ligne pour les agriculteurs. Comme ses collègues, Annie est là pour aller à la rencontre d’un agriculteur qui se manifeste à l’organisme. Annie complète : « Lorsque je rencontre un individu qui nous a fait part d’un besoin d’aide, je l’écoute, j’en discute avec lui ou avec elle, j’essaie de l’accompagner le mieux possible. On peut se revoir plus d’une fois avant que je sois en mesure d’évaluer l’ampleur de l’aide nécessaire et si je peux l’aider ou plutôt lui recommander la bonne personne pour mieux cheminer dans ce qu’il ou elle vit. Parfois, ils ont besoin d’un médecin, d’un psychologue ou d’un médiateur. D’autres fois, ils ont plutôt besoin de s’exprimer pour mieux faire le point et passer à travers une période de stress. »

Plus de 25 ans d’expérience

Annie Larouche est heureuse de s’être greffée à l’équipe de ACFA. « J’ai une formation dans le domaine et un bagage en intervention psychosociale que j’ai accumulé depuis 25 ans. J’ai travaillé, entre autres, auprès de personnes ayant des problématiques de santé mentale. À ACFA, je me sens à ma place! »

En parallèle de son métier à temps plein de travailleuse de rang, Annie est aussi copropriétaire d’une fermette. Ce fait est à son avantage pour son travail, car il lui arrive parfois d’être confrontée à certains petits problèmes à sa ferme qui peuvent lui donner une idée de ce que c’est lorsqu’un producteur est, lui, confronté à des problèmes de bien plus grande envergure. « Cela me sensibilise à ce que les producteurs agricoles peuvent vivre, mais à très petites échelles de mon côté. Ça me fait quand même prendre conscience de leur réalité, car pour eux, ça peut avoir un impact beaucoup plus grand sur leur quotidien. »

Plus d’hommes en difficulté

Ce métier est important pour Annie Larouche. Ce qui la touche aussi beaucoup, c’est que la majorité des demandes dans le milieu agricole proviennent des hommes. « Je suis toujours émue de partir à la rencontre d’hommes qui décident d’exprimer leur mal-être. Ils sont souvent beaucoup plus réservés à ce sujet-là. Peu à peu, un lien de confiance s’établit, ils réussissent à parler, à me dire ce qui ne va pas et ils constatent que cela leur fait du bien. On n’intervient pas de la même façon avec un homme qu’avec une femme. Avec un homme, il faut être rapide, concis, aller droit au but le mieux possible, il faut que ce soit pratique et concret. »

Depuis qu’elle œuvre au sein de l’organisme Au cœur des familles agricoles, Annie Larouche a vécu des moments heureux avec certaines personnes suivies au fil des mois et qui ont bien progressé en apaisant les situations conflictuelles qu’elles vivaient. « C’est beau de voir l’évolution chez certains qui ont incorporé des ressources dans leur quotidien pour mieux gérer leur stress ou leurs émotions et pour mieux communiquer avec leur entourage. Il y a moyen de faire en sorte que ça aille mieux et, les travailleurs de rang, nous sommes là pour donner un coup de main! Pour vous-même ou pour quelqu’un de votre entourage, il ne faut pas hésiter à nous contacter si des difficultés ou des inquiétudes se présentent. C’est normal de vivre cela. Nous sommes là pour écouter sans porter aucun jugement, nous sommes vraiment là pour aider à trouver des solutions! »

Pour joindre Annie Larouche, 

Intervenante psychosociale

Travailleuse de rang : Estrie, Au cœur des familles agricoles

Tél. : 450 768-6995, option 2, option 2

Courriel : annielarouche@acfareseaux.qc.ca