L’église St.James The Less n’est plus

Église St James The Less avant la démolition

Jeanmarc Lachance

Président de la Société d’histoire de Compton

Danielle Goyette

Rédactrice en chef et journaliste
04.11.2023

La construction de l’église St.James The Less de Compton débute à l’été 1886 et sera complétée à temps pour sa consécration par l’évêque anglican de Québec, le très révérend James W. Williams, le 4 septembre 1887. Il s’agissait de la deuxième église construite sur ce site. La première église anglicane, aussi bien dire une chapelle construite vers 1827, avait été déménagée à l’hiver 1854 sur un lot donnant sur le chemin de Hatley pour la rapprocher d’un bon nombre de fidèles qui demeuraient « dans le bas du village ». Comme l’église de la communauté anglicane de Compton servait de chapelle pour les élèves et le personnel enseignant du Compton Ladies College fondé en 1874 et qui est devenu le King’s Hall en 1902, il fut jugé plus opportun de construire une nouvelle église sur l’ancien site pour mieux répondre aux besoins de la communauté estudiantine.

Les activités du King’s Hall ont été intégrées au Bishop’s College School de Lennoxville en 1972. Conséquemment, la communauté anglicane de Compton s’est ainsi vue amputée d’environ les deux tiers de ses membres. Les anglicans de Compton, une communauté déjà en décroissance, se sont retrouvés avec la responsabilité d’un lieu de culte beaucoup trop grand pour ses propres besoins. Incapable d’assumer seule la totalité des frais d’entretien et malgré maints efforts, l’église n’a cessé de se détériorer. La cloche et plusieurs vitraux ont été récupérés par le Bishop’s College School. Délaissée, l’église St. James a été désacralisée le 1er décembre 2013.

La démolition

Après une volonté de chercher des solutions abordables pour la rénover, la décision a été prise de démolir l’église. La restauration aurait demandé de refaire entièrement les fondations du bâtiment, la toiture et le clocher de l’église et probablement une partie des murs à cause d’importantes infiltrations d’eau. De tels travaux auraient demandé des sommes élevées. Comme le bâtiment qui perdait de plus en plus de sa valeur n’était plus en position avantageuse dans le classement des bâtiments patrimoniaux, celui-ci n’aurait pas bénéficié de subventions assez substantielles pour éponger une part de ces coûts importants de rénovations. Après réflexions et l’évaluation de la situation, le propriétaire René Jubinville en est venu à la conclusion que, considérant le coût de plus de 450 000 $ pour la rénovation tellement le bâtiment était en mauvais état même déjà à l’acquisition, la seule avenue possible était devenue la démolition.

Pour ce qui est maintenant des projets à venir, l’avenir nous le dira.

« La disparition de l’église St.James à Compton est un aboutissement regrettable qui nous amène à nous positionner, comme communauté, à définir précisément quels actifs patrimoniaux on souhaite protéger et à y mettre tous les efforts et l’argent nécessaire pour bien les protéger et les mettre en valeur, pendant qu’ils sont encore en bon état, et ne pas attendre que leur état de détérioration engendre des coûts déraisonnables. »

Jean-Pierre Charuest, maire

Municipalité de Compton

Photos : Lisette Proulx et archives Compton




Jeanmarc Lachance, Compton, Société d'histoire

À propos de Jeanmarc Lachance

Président de la Société d’histoire de Compton
Né à Compton, Jeanmarc Lachance étudie au Séminaire de Sherbrooke où il complète son cours classique puis, à l’Université de Sherbrooke, des études universitaires en service social. Sur le plan professionnel, il débute sa carrière à Montréal puis revient à Sherbrooke en 1980 comme gestionnaire de services sociaux aux personnes âgées et aux personnes handicapées. Passionné de généalogie, d’histoire et de patrimoine, il est le président de la Société d’histoire de Compton. Il contribue, par diverses conférences et ses chroniques dans L’écho, à la mise en valeur du patrimoine comptonois et des événements qui ont marqué notre histoire collective.


Danielle Goyette, écho notre équipe

Biographie de Danielle Goyette

Rédactrice en chef et journaliste
Bachelière en Études françaises, option Rédaction-Recherche, en 1981, avec un certificat en Publicité à l’Université de Montréal en 1988, Danielle a travaillé comme conceptrice-rédactrice publicitaire et réalisatrice pour Télémédia Communications pour se consacrer ensuite au journalisme à la pige. Elle a été honorée à quelques reprises pour ses textes. En parallèle de son métier de journaliste, elle a publié 22 livres, accordé de nombreuses entrevues aux médias et offert des animations dans les écoles pendant plusieurs années. Elle a commencé à réviser L’écho de Compton en 2014 et en est devenue la rédactrice en chef en 2018.
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