Patrick Beaudoin: Vétérinaire sur le terrain

Natif et résident de Compton, Patrick Beaudoin a toujours vécu dans le monde de l’agriculture. Avec sa conjointe, Venessa Mongeau, il est père de trois jeunes enfants, Éliane, Ariel et Victor. Depuis près de quatorze ans, il occupe le poste de vétérinaire pour grands animaux à la Clinique vétérinaire de Coaticook. Un métier qui le passionne à travers ses différentes facettes.
Parlez-nous de votre parcours.
J’ai grandi sur une ferme laitière. Vers mes dix-douze ans, j’ai développé un intérêt pour le métier de vétérinaire. J’ai commencé des stages à la clinique vétérinaire à partir du secondaire trois jusqu’à ce que j’entre à l’Université de Montréal à Saint-Hyacinthe en médecine vétérinaire. J’ai terminé mon doctorat en 2011 et je travaille depuis à la Clinique vétérinaire de Coaticook. Je me spécialise en médecine préventive et curative bovine, principalement au niveau des vaches laitières, mais je fais aussi un peu de bovins de boucherie, des chevaux et des moutons.

En quoi consiste votre travail?
La première partie de mon ouvrage consiste à gérer, de jour comme de nuit, des urgences comme des vaches malades ou des vêlages qui tournent mal. L’autre partie de mon travail se résume à faire des visites de suivi préventives à intervalles réguliers sur les fermes. Je suis sur place pour détecter et prévenir les maladies dans les troupeaux et, surtout, pour conseiller la régie afin de s’assurer que toute l’entreprise tourne rond. L’objectif principal est de gérer la reproduction des vaches, donc s’assurer qu’elles ont chacune un veau par année, afin de maximiser la productivité. Aussi, un rôle qui est de plus en plus grandissant dans mon métier, c’est de conseiller et d’accompagner nos clients dans la prise de décisions qui permettent d’améliorer la régie de leur troupeau à long terme. Ça passe beaucoup par le confort animal. Je fais des recommandations sur le design des bâtiments et les installations, sur comment gérer le tout pour maximiser le bien-être animal, ce qui, au bout du compte, participe aussi à l’augmentation de la productivité du troupeau.
Comment se déroule une journée de travail?
Une journée typique, c’est deux visites de troupeau qui durent de deux à quatre heures chacune. Je débute avec un ménage de données informatiques et je m’assure que tout est rentré dans le système. Ensuite, je fais différents suivis selon les besoins, comme pour la reproduction, des examens généraux ou des cultures pour des problèmes de mammites, etc. Je termine en faisant une compilation de données informatiques, puis je fais une évaluation de performance de la ferme. Aussi, une journée sur dix environ, je suis au bureau près du téléphone pour m’occuper des urgences.


Quels sont les principaux défis?
Tout d’abord, il faut être assidu et performer en classe pour entrer dans le programme qui est assez contingenté. Ensuite, lorsqu’on travaille avec les vaches laitières, c’est un horaire chargé. Il faut être disponible de jour comme de nuit. De plus, c’est un travail assez physique et qui ne se passe pas toujours dans les meilleures conditions. Lorsqu’on est appelé pour une urgence la nuit à l’extérieur pendant l’hiver, c’est quelque chose. Heureusement, avec les nouvelles normes, le milieu s’améliore de plus en plus, donc on est de mieux en mieux installé pour faire nos tâches. Enfin, il faut créer de bonnes relations avec nos clients. On veut soigner la vache, mais le client a des considérations économiques à prendre en compte. C’est important de créer une bonne collaboration avec lui et de comprendre ses restrictions, ce qui n’est pas toujours évident.
Qu’est-ce que vous aimez de votre métier?
C’est un travail qui allie un côté analytique et intellectuel avec un aspect physique et manuel, où on travaille directement avec les animaux. Je trouve que résoudre des problèmes, comme au niveau du vêlage, est le plus gratifiant dans mon métier. Sauver la vie du veau, de la vache, puis permettre à l’agriculteur de garder ses bêtes, ça fait toute une différence. D’être sur place, de détecter le problème et le résoudre avec mes mains, c’est le meilleur des deux mondes pour moi. Un autre aspect que j’aime, c’est d’observer l’évolution d’un troupeau au fil des ans. À partir de recommandations et des changements apportés, on remarque une amélioration au niveau des performances de reproduction, du rendement et de la qualité du lait. C’est vraiment satisfaisant!
