Une image vaut mille mots
Par Jordane Masson
Ayant grandi dans les Cantons de Hatley, Jessica Garneau habite Compton depuis bientôt onze ans. La vie à la campagne lui tenant à cœur, elle est aussi tombée en amour avec le dynamisme de la communauté de ce beau village. Avec ses trois enfants, Zora, 17 ans, Elsa, 11 ans, et Maddox, 10 ans, elle partage son quotidien avec son conjoint Martin Dumont, conseiller pour PMC Tire. Depuis seize ans, elle vit de sa passion pour la photographie, tantôt à son compte, tantôt pour le journal La Tribune.
Parlez-nous de votre parcours.
À l’école Montcalm de Sherbrooke, j’ai fait le programme Arts et Communication. C’est là que j’ai découvert que j’aimais le domaine de l’image en général. Par la suite, j’ai étudié en Art et technologie des médias au Cégep de Jonquière. Je suis tout de même revenue à ma première passion : la photographie. De retour en Estrie, j’ai été engagée par Imacom – Zone Image Estrie, située à Sherbrooke. La première année, j’étais au comptoir pour vendre des appareils photo. Cependant, la compagnie était aussi un sous-traitant pour le journal La Tribune, ce qui m’a permis de travailler comme photographe pour ce journal. Aussi, il y a trois ans, j’ai démarré avec un collègue la compagnie Spectre Média qui a poursuivi la sous-traitance pour La Tribune. Depuis le 15 mars 2020, avec le nouveau statut de coopérative de La Tribune, je suis officiellement employée.
Qu’est-ce que vous aimez de votre métier?
Ce qui m’a toujours intéressée, c’est la photo de portrait. J’aime rencontrer l’humain. Travailler pour un média apporte aussi une grande variété de types de photos en une semaine: un événement sportif, une conférence de presse, un artiste, etc. Autre chose que j’apprécie, c’est de ne pas être confinée à un studio. Je me sens privilégiée de pouvoir assister à des événements ou rencontrer des gens qui ne sont pas accessibles à tout le monde.
Parlez-nous d’un moment spécial de votre travail.
L’année passée, j’ai assisté à une opération éveillée d’une dame qui avait une tumeur au cerveau. J’étais là pendant la chirurgie, et la dame parlait pendant tout ce temps. Pour un médecin, c’est leur quotidien, mais, pour les autres, de voir où en est rendue la science, tous les possibles, c’est impressionnant!
Quels sont les défis au quotidien?
Je dirais de se réinventer au fil des années, trouver de nouveaux angles et des façons différentes d’illustrer un sujet. Il faut aussi savoir s’adapter à toutes sortes de situations, comme s’ajuster aux différents éclairages. Parfois, il faut faire vite, car le journaliste a besoin de temps avec les intervenants pour réaliser ses entrevues. Cela implique d’arriver à mettre notre sujet à l’aise en peu de temps pour retirer un portrait le plus authentique possible. Je peux avoir que cinq à sept minutes avec un artiste pour faire de bons clichés.
Qu’est-ce que la situation du Covid-19 apporte de différent?
Ça amène de nouveaux défis, car je dois faire mon travail sans la proximité avec les gens. On doit respecter le deux mètres de distance. L’inquiétude et la peur qui règnent en ce moment rendent la chaleur et l’aisance, que l’on veut apporter à notre sujet, beaucoup plus difficiles. Il y a plus de photographies à l’extérieur, puisqu’on ne peut plus entrer dans les maisons. Entre autres, je devais photographier un traducteur de livres à travers sa fenêtre, car il revenait d’Espagne. Ça amène différentes contraintes, mais je me sens quand même privilégiée d’être les yeux des gens sur le terrain!