Les Couture: L’agriculture et le communautaire dans le sang Hommage aux grandes familles de Compton

Par Jordane Masson

04.03.2022

De façon ponctuelle, L’écho vous raconte l’histoire de grandes familles comptonoises qui ont forgé notre village.

La grande famille Couture

Compton est formée de plusieurs grandes familles qui tissent son histoire au fil des générations. Que ce soit la passion d’un métier ou l’amour de sa municipalité, la famille Couture a su laisser sa marque de bien des façons. M. André Couture et sa conjointe, Nicole, nous parlent de leur histoire.

L’arrivée

En 1903, Eucher Couture quittait à pied sa Beauce natale pour rejoindre ses beaux-parents, les Rodrigue, déjà établis à Compton. Accompagné de Stanislass Carrier et de ses vaches Ayrshire, il atterrit devant 210 acres très peu défrichés et un foyer à bâtir. Sa conjointe, Delcia Rodrigue, le rejoindra deux semaines plus tard avec leurs huit premiers enfants. Malgré la lourdeur du labeur, une belle relation se créa avec les voisins anglais prêts à partager machinerie et temps. En plus de la ferme laitière, une érablière sera aménagée sur la propriété devenant une autre passion familiale.

L’importance de la scolarité

Au total, le couple aura quatorze enfants, ce qui pourrait expliquer l’intérêt de M. Eucher Couture pour le développement scolaire. En 1904, il n’y avait qu’une école anglaise dans le canton, puis les religieuses arrivèrent en 1908. Malheureusement, les écoliers devaient parcourir trois milles soir et matin pour assister à l’école catholique. Après beaucoup de travail et de ténacité de la communauté, une première école française ouvrit donc ses portes en 1917 dans le hameau de Moe’s River. « Nos ancêtres ont déployé autant d’ardeur dans ce domaine qu’ils en mettaient à défricher leurs terres », écrit Nil Robert, petit-fils d’Eucher, en hommage à sa famille dans le livret Histoire de Compton 1981.

« De son côté, mon père, Roméo Couture, a été commissaire d’école pendant quelques années et il était président de la commission scolaire de Compton quand l’école Louis-St-Laurent a été construite », explique André Couture. Dans la famille élargie, on retrouve un prêtre, des enseignantes, des ingénieurs et des agronomes. « Mes parents nous ont toujours incités à nous instruire. C’était très important pour eux, » confie André Couture.

(Troisième photo à droite: L’un des fils d’Eucher Couture devint le Père Damasse et vécut à Fort-George à la baie James pendant plus de trente ans. À l’époque, une partie du mobilier de l’église de Compton avait été envoyé à Fort-George pour meubler leur église. On le voit ici avec la famille Eucher Couture en août 1943.)

Une descendance à Compton

Des quatorze enfants, il est possible d’en suivre trois qui demeurèrent à Compton : Rolland, Roméo et Marguerite Couture. Alors que Marguerite fut enseignante pendant 19 ans, les deux fils poursuivirent dans le métier d’agriculteur. En 1937, Roméo Couture s’établit sur la ferme paternelle avec ses parents, Eucher et Delcia. Il épousa sa conjointe Marguerite Dessureault en 1949. Celle-ci a aussi été enseignante pendant douze ans!

« Mon père et mon grand-père, Eucher et Roméo, ont été membres fondateurs de la beurrerie de Compton qui était l’ancêtre de la Coop. Ils ont toujours été impliqués dans la communauté, », partage André Couture. Les grands-parents Couture ne quittèrent jamais la demeure familiale où ils décédèrent chacun leur tour et furent exposés dans le salon même!

Une troisième génération suit les traces agricoles et scolaires

André Couture reprend la ferme en 1976, après avoir acquis sa technique en zootechnie à Saint-Hyacinthe. Il s’associe avec son cousin, Alain Robert, de 1979 jusqu’à 1987. La ferme prend alors le nom de Coubert, alliant les deux noms de famille. En plus de son métier d’agriculteur, M. Couture occupera le poste de commissaire pendant quarante-trois ans. « Mes principaux dossiers portaient sur la formation agricole et la création du CRIFA. C’était mon leitmotiv d’avoir une formation agricole dans notre milieu. Ensuite, j’ai participé à la mise en place des Maisons familiales rurales avec la Coopérative de solidarité du Lac-Mégantic. Ce projet consiste à offrir une alternance travail-études pour le Secondaire trois à cinq et permet d’obtenir un DEP en production animale ou en foresterie », explique M. Couture.

Une quatrième génération prend le relais

De son côté, Caroline Couture, la fille d’André et de Nicole Couture, a terminé un cours en santé animale au Cégep de Sherbrooke en 2000, puis s’est rapidement investie dans la ferme familiale en devenant copropriétaire. En 2005, son conjoint, Frédéric Rousseau, qui avait des vaches Ayrshire à sa ferme Du Petit Lac à Lingwick, s’associe à son tour à la Ferme Coubert. Depuis 2015, tout le troupeau, Ayrshire et Holstein, se retrouve à Compton. En propriété, on compte 300 acres à Compton et 250 acres à Lingwick. Déjà récipiendaire du titre de Maître-Éleveur Ayrshire en 2009, Frédéric Rousseau remporte de nouveau le titre en 2019, cette fois avec sa conjointe et au nom de la Ferme Coubert. Le couple a un garçon de 17 ans, Antoine Rousseau, qui étudie actuellement à la polyvalente La Frontalière de Coaticook.

Ayrshire et Holstein

M. Eucher Couture avait démarré l’entreprise familiale avec un troupeau Ayrshire. À sa suite, Roméo Couture a transformé le troupeau en Holsteins croisées puis, à son tour, André Couture a voulu se concentrer sur la génétique et le pur-sang. « Dès la deuxième année où j’ai fait l’acquisition de la ferme, moi et ma femme avons commencé à participer à des expositions agricoles pour faire la promotion de notre génétique. Que ce soit pour l’exposition de Cookshire ou de Sherbrooke, nous nous sommes en plus investis dans les comités organisateurs. Je me suis aussi impliqué dans le Club Holstein de Sherbrooke et dans le conseil administratif de Holstein Québec », explique M. Couture. Il élèvera uniquement des Holsteins pur-sang pendant toute sa carrière jusqu’à ce que son gendre ramène des Ayrshires. Maintenant, le troupeau compte 240 têtes.

Modernisation

En 1989, la ferme passera au feu, et tout devra être reconstruit. L’entreprise sera modernisée au fur et à mesure. En 2015, on ajoute la stabulation libre pour les taures et les vaches taries alors que les vaches à lait demeurent entravées. Avec les normes du bien-être animal, l’étable sera aussi modernisée avec l’ajout de nouveaux tapis et de nouvelles attaches conformes. « Pendant vingt-cinq ans, la majorité de nos gros ouvrages étaient faits par forfait, principalement par Roger Maurice. Depuis huit ans, on a un employé, Samuel Green, qui est à temps plein depuis quatre ans. Avec les années, mon gendre a fait l’acquisition de machinerie pour aider, entre autres, pour l’alimentation. En gros, on produit quatre fois plus maintenant qu’à mes débuts », explique M. Couture.

Un côté sucré

Depuis 2010, l’érablière familiale a aussi été modernisée pour être mieux exploitée.  Celle-ci a été moins active à partir de la fin des années 1990, mais elle a repris du service depuis l’arrivée du gendre de M. Couture dans l’entreprise familiale. « L’érable, c’est aussi dans le sang des Couture. Dès que le printemps arrive, ils ne parlent que de cela! », nous confie Nicole Couture. La production donne environ 200 à 225 gallons qui sont mis en conserve ou transformés en sous-produits pour la famille et les amis, alors que 900 à 1000 gallons sont vendus à la Fédération des producteurs acéricoles.

André Couture dans sa cabane à sucre

Et tout ceci n’est que la pointe de l’iceberg de l’histoire de la famille Couture et de tous ces legs importants laissés dans sa communauté comme dans le monde agricole. Offrant leur temps dans les domaines qui les passionnent, ces générations inspirantes demeurent une grande fierté pour Compton et continuent de forger l’avenir de notre belle municipalité!

1re génération : Eucher Couture et Delcia Rodrigue

2e génération : Roméo Couture et Marguerite Dessureault

3e génération : André Couture et Nicole Gagné

4e génération : Caroline Couture et Frédéric Rousseau

5e génération : Antoine Rousseau

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