Quitter le Togo pour découvrir le Canada

Yanick et Ali chez Wood
Yanick et Ali chez Wood | Photo Danielle Goyette

Les nouveaux visages des Terrasses Wood

Depuis l’automne dernier, peut-être avez-vous remarqué deux nouveaux employés dans les cuisines des Terrasses Wood? Venus tous les deux d’Afrique de l’Ouest, mais de pays différents, Ali Boubacar Morou et Yanick Atsu offrent leurs plus beaux sourires aux clients et leur enthousiasme comme aides-cuisiniers. Ils partagent avec nous quelques informations sur leurs pays, leur arrivée au Québec et leur vision de l’avenir.


Le drapeau du Togo

Le Togo se situe en Afrique de l’Ouest et est subdivisé en cinq régions. Il a une superficie de près de 57 000 km² et borde le Golfe de Guinée qui se dépose dans l’océan Atlantique. C’est dans sa capitale, à Lomé, qu’a grandi Yanick Atsu, natif d’un village appelé Kpélé Anoumou. Désirant explorer d’autres horizons, M. Atsu a quitté son pays en novembre 2023 pour venir vivre dans notre coin de pays. « Je n’ai que deux pays dans mon cœur, la Suisse et le Canada. Mais mon cœur a choisi le Canada par rapport à la diversité de sa culture, de ces lacs, à l’accueil de sa population et de sa sécurité. D’où la raison de ma venue dans votre coin, car j’aime la tranquillité. » 

La philosophie au cœur de sa vie

Après des études en philosophie au Togo, M. Atsu a aussi étudié en cuisine. De nature curieuse, il aime rencontrer de nouvelles personnes. « J’aime apprendre des autres, donc je n’ai aucun problème à me retrouver dans un autre pays, une autre culture. J’aime analyser, observer les choses et apporter des solutions. De nos jours, la science s’est tellement développée que, parfois, elle dévie et peut causer des problèmes. J’aime conscientiser les gens sur les impacts, comme la pollution qui nuit à la couche d’ozone ou bien la production massive d’armes nucléaires qui amène des génocides. J’aime débattre sur ces sujets avec des amis que j’ai rencontrés à des concours pendant mes études et qui habitent dans différents pays comme la France et la Russie. »

M. Atsu a aussi de la famille en Suisse et différentes connaissances qui habitent au Canada, dont à Laval, en Ontario, à Vancouver et à Longueuil. Certaines ont pu donner un coup de main à l’arrivée de M. Atsu. « J’ai pu rendre visite à ceux qui sont au Québec. Un de mes amis m’a aidé à mon arrivée pour acheter ce qu’il me fallait en saison froide comme un manteau et des bottes et m’offrir des conseils pour bien m’intégrer. » 

Famille et culture

M. Atsu parle le français et l’éwé, la langue de ses parents. Il a aussi appris à se débrouiller en anglais. Étant enfant unique, il a été élevé par les bons conseils de ses parents. « Mon père travaille pour l’école américaine au Togo et ma mère est une revendeuse. Elle vend toutes sortes de légumes. Elle achète en gros au marché, puis elle revend en détail. Elle m’a élevé en me donnant de bons conseils comme toujours dire la vérité et suivre la voie de la droiture. » 

De religion protestante, sa famille fait partie du 47 % des sept millions d’habitants du Togo à vivre dans le christianisme. Malgré tout, son pays est un État laïc qui respecte toutes les croyances religieuses. On y retrouve principalement le christianisme, l’animisme et l’islam. « Le Togo est un pays hospitalier qui aime recevoir des visiteurs des autres continents. Il prône le développement durable et le multiculturalisme. Aussi, le pays tient compte de l’éducation pour un avenir meilleur des jeunes et on les sensibilise contre la violence. On y prône l’amour et la paix. » 

Agriculture et fêtes

Manioc
Racines de manioc | Photo: Vecteezy
igname
Igname | Photo: Wikipédia

Avec ses cours d’eau, ses lacs et ses lagunes, le Togo offre de beaux paysages de savanes et de forêts denses. La région centrale et la région des plateaux offrent une fraîcheur qui permet une meilleure agriculture. « On y cultive des choux, de l’igname, du manioc, des patates douces, du voandzou*, des pommes et des pommes de terre. De plus, le Togo est un grand producteur de riz et de maïs qui sont exportés dans des pays voisins, comme le Burkina Faso et le Niger. On cultive aussi le niébé, une sorte de haricots, et on y retrouve différents arbres fruitiers comme les manguiers, les goyaviers, les cacaoyers et les baobabs. »

Deux fêtes importantes se retrouvent sous le thème de la moisson. Dans le mois de juillet, il y a la Fête de l’igname (Odon-Tsu), un tubercule qui se cuisine comme la pomme de terre. Alors qu’au premier samedi d’août, il y a la Fête des moissons des Ewé de Kloto à Kpalimé (Dzawuwu-za). « Durant les festivités, les adultes commémorent ce jour avec des incantations pour parler aux ancêtres et les remercier pour leur soutien durant les moments agréables comme ceux qui sont désagréables. »

Un des plats traditionnels du Togo, appelé le foufou ou fufu, est à base d’igname ou de manioc. Le légume est cuit, puis pilé au mortier pour obtenir une pâte. On la façonne en boules qui sont servies avec différentes sauces, dont une à l’arachide. Il y a aussi la PÂTE qui est à base de farine de maïs qu’on met sur le feu avec de l’eau bouillante. On tourne avec une spatule jusqu’à la consistance d’une pâte qui ressemble à la polenta. 

Préparation du fufu
Préparation du fufu | Photo: Antoshananarivo, Wikipédia

Travail, résidence et avenir

Tout comme M. Boubacar Morou, M. Atsu a un contrat avec les Terrasses Wood 2.0 pour deux ans. Son poste d’aide-cuisinier lui permet de vivre différentes expériences dans la restauration. « J’apprécie mon travail au restaurant. Surtout quand les clients disent que le plat est bien servi parce que j’aime servir les gens avec cœur et avec joie. J’aime aussi qu’ils soient satisfaits de la présentation du plat. »

Les quelques mois passés dans notre région ont su charmer M. Atsu qui espère s’y créer un avenir.  « J’aime tout du Canada, j’aime son atmosphère, ses lois et le brassage culturel qu’il offre aux différents immigrants, afin de pouvoir se retrouver comme dans leur propre pays. La municipalité de Compton est une nouvelle ère de renaissance pour moi. J’aimerais rester dans ce pays, y faire ma vie et y fonder une famille. Voilà mon objectif. Akpé nami! »

Quelques phrases en Éwé

Bonjour! Bonsoir!Ndi/Ndo
Bienvenus!Woezon!
Je ne comprends pas.Nie méssé gomon.
Comment allez-vous?Ofoan?
Très bien, merci, et vous?M’fon, akpé?
Pardon.Moudékoukou.
Merci beaucoup.Akpé kaka.
Au revoir!Babayi!


Jordane Masson - Journaliste

Biographie de Jordane Masson

Journaliste
Native de Martinville, Jordane Masson habite à Compton depuis 2015, et elle a rejoint l’équipe de L’écho de Compton comme journaliste pigiste en 2017. En tant que journaliste pigiste, elle s’occupe de différentes chroniques comme L’écho des Petits, Compton au boulot, Je bénévole et Les Grandes Familles de Compton. Son travail lui demande donc de faire des entrevues, de prendre des photos et de rédiger des articles de différentes longueurs, selon le sujet. En plus de son travail pour L’écho, Jordane est coordonnatrice de la bibliothèque; elle participe à la gestion du milieu et à la programmation des activités, en plus d’animer certaines activités pour les jeunes.
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