L’institut du Ressenti

Main caressant un cheval zoothérapie

Natif de Salaberry-de-Valleyfield, Roger Dupuy s’est installé à Compton avec sa conjointe, Monique Renaud, il y a douze ans. Ils ont deux enfants et six petits-enfants. Il y a quatre ans, M. Dupuy a cofondé l’Institut du Ressenti avec Martine Boucher. Il y travaille comme formateur/concepteur en Langage du Ressenti, une technique qu’il a lui-même créée.

Parlez-nous de votre parcours
Jeune, j’avais beaucoup de difficulté à comprendre le fonctionnement métro-boulot-dodo. J’ai tenté différentes choses dans les études ou sur le marché du travail, mais je ne trouvais pas ma place. Tout me semblait restreignant, limitatif ou fermé. Un jour, j’ai suivi un cours en canalisation. Tout ne me plaisait pas dans le concept, mais j’ai appris que ce que je cherchais comme réponse se trouvait en fait en moi. En 1995, j’ai commencé à donner des ateliers Maîtrise de l’intuition pour amener les gens à mieux cerner ce qu’est une intuition. Au fil des ans, mes connaissances ont grandi, l’accès à l’information s’est développé. J’ai travaillé pendant huit ans pour Réseau Emploi Entrepreneurship où je conseillais les travailleurs, surtout autonomes, à comprendre l’instinct d’entrepreneur, à s’y fier et à agir en conséquence. Tout cela m’a mené à l’Institut du Ressenti!

Comment fonctionne le programme?
Le programme réparti en blocs de trois à deux jours, comportant 130 heures d’activités constantes et se déroule en groupe. Entre chaque session, dans leur vie de tous les jours, les participants doivent appliquer ce qu’ils ont appris. Nous avons deux clientèles cibles : les autistes et toute personne qui ne trouve pas sa place et, en second lieu, les personnes affligées de post-traumatisme et toute personne aux problématiques de santé mentale. L’objectif est de réussir à s’en sortir et non de gérer « la situation ». Exemple, un alcoolique gère son « problème » en arrêtant de boire, mais le problème est toujours présent, il n’est pas réglé. Le travail vient des participants et les chevaux et moi les accompagnons pendant la durée du programme. Ils viennent vivre une connexion avec eux-mêmes. Par la respiration, l’écriture, des échanges de groupe et des exercices avec les chevaux, ils apprennent à vivre leur ressenti, à s’y connecter. Jamais ils ne montent les chevaux, ils vont plutôt échanger avec eux.

Pourquoi cela fonctionne bien avec les autistes?
En psychologie, il faut souvent trouver un problème d’ordre physique, tel le dysfonctionnement du cerveau, pour donner raison aux comportements problématiques. Les autistes ont un problème d’adaptation à un monde qui ne leur ressemble pas et non pas un problème de dysfonctionnement du cerveau ! Le Langage du Ressenti, c’est le langage que les autistes utilisent. Ils sont capables de ressentir les gens autour d’eux et tout ce qui les entoure en fait. Ils doivent supporter tout cela et ne savent pas comment se débarrasser des tensions, des blocages accumulés et des incompréhensions reliées à notre façon de vivre rationalisée. Cela leur cause un stress constant. Le programme vise à leur apprendre à s’ajuster, accepter et s’adapter, tout en gardant leur capacité, leur potentiel extraordinaire. Nous avons des résultats incroyables avec de jeunes autistes en quelques rencontres !

Pourquoi travailler avec des chevaux ?
Les chevaux sont capables de communiquer avec nous à travers le ressenti. C’est leur essence profonde. Ils l’ont naturellement, surtout s’ils ne sont pas « dénaturés ». À l’institut, il y a neuf chevaux qui sont à l’extérieur à l’année, libres de courir dans un grand espace. Aussi, c’est le cheval qui, durant le programme, va manifester son intention vers un participant pour lui être ensuite jumelé à chacun des exercices. Le cheval représente à sa façon l’environnement dans lequel on vit, il va réagir au participant. Comme exemple, il va suivre sans laisse ni harnais une personne qui est connectée à elle-même, celle-ci devient un leader (et non un dirigeant), une personne que les gens vont avoir tendance à suivre.

Parlez-nous de votre projet avec l’UQAM.
J’y suis allé parler de mon programme. Des chercheurs sont venus ici, ils ont regardé ce qui s’y passe et ont clairement vu qu’il se passait quelque chose! L’UQAM a donc accepté par le biais du Comité de déontologie de supporter le projet de recherche. Dans un premier temps, ils viendront évaluer les résultats du programme pour approfondir ensuite la démarche à travers des recherches cliniques. Ça va se dérouler sur trois ans et ça pourrait ouvrir toute une porte au domaine psychologique !

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