L’art est dans le détail

Estrienne de naissance, ayant grandi à Sherbrooke, Carolyne Mongeau emménage à Compton en 2013. Graphiste depuis plus de quinze ans, Mme Mongeau travaille à différents contrats, dont celui de monter notre superbe journal L’écho de Compton!
Parlez-nous de votre parcours.
J’ai toujours été attirée par tout ce qui est créatif. J’ai fait une concentration artistique au primaire et au secondaire. La musique, la danse et le dessin m’interpellaient beaucoup. Après le secondaire, le graphisme m’a semblé un bon moyen d’exploiter ma créativité tout en faisant un métier qui offrait une certaine sécurité. J’ai donc fait un DEC technique en graphisme au Cégep de Sherbrooke.
Mon parcours m’a amenée à travailler sur des mandats très variés dans des milieux vraiment différents en entreprises et en agences. J’ai eu la chance de collaborer sur des projets pour plusieurs types de clients, autant dans l’institutionnel qu’en entreprises privées. Il y en a trop pour les nommer, ça va de produits promotionnels pour la Ligue nationale de hockey à des publicités dans les revues Véro et Ricardo! J’ai des clients à mon compte depuis plus de dix ans, mais c’est en 2019 que j’ai fait le choix de devenir travailleur autonome. C’est également à ce moment que j’ai obtenu le mandat de mise en page de L’écho de Compton. J’ai aussi d’autres clients de la région qui m’ont fait confiance comme la Cidrerie de Compton, les produits Millebois, la Fromagerie la Station et Les Comptonales.

En quoi consiste votre métier?
Il existe plusieurs spécialisations dans le métier de graphiste. De mon côté, je travaille beaucoup en « branding », donc en identité de marque. Je suis là pour aider les entreprises à développer leur image. Je peux débuter par concevoir un logo, une signature, si ils n’en n’ont pas déjà. Ensuite, afin de bien statuer leur personnalité graphique, je vais développer une plateforme, un concept de base, à partir de couleurs, d’imagerie, d’un style graphique défini. Cette plateforme sera réflétée et uniformisée sur toutes les communications visuelles de l’entreprise. Le but étant que les clients ou futurs clients fassent le lien avec l’entreprise lorsqu’ils voient sa personnalité graphique.
Autre volet connexe à mon métier, je fais de l’illustration, notamment pour une cliente qui produit des maillots de bain et des accessoires pour enfants. J’en fais aussi pour des étiquettes de produits de boissons alcoolisées. Je touche un peu à tout comme designer, j’affectionne aussi le design 3D et le motion design qui enrichissent d’une toute autre dimension ce que je fais d’habitude. Comme artiste visuel, je concilie aussi ma maîtrise des logiciels aux mediums traditionnels.
Spécifiquement, qu’est-ce que vous faites pour L’écho?
Pour un seize pages, malgré que cela peut varier, je mets environ 30 heures de travail. Je dirais que l’élément principal du graphisme pour un journal, c’est de la mise en page. D’abord, je reçois de la rédactrice en chef, Danielle Goyette, tous les articles, les photos et les publicités qui doivent être publiés. Je dois alors monter ce gros « Tetris » pour mettre chaque chose à sa place. De plus, il faut appliquer les styles au texte, mettre des légendes aux images.
Ensuite, j’agrémente l’ambiance selon les thématiques. Par exemple, si j’ai un article sur les voitures anciennes, je vais ajouter une touche rétro, comme des coins ronds autour des images ou un effet polaroid. Il y a souvent de la recherche à faire dans des archives ou sur Internet. Tout cela en conservant une cohérence visuelle et un équilibre page après page sans que ce soit terne ni trop discordant. On procède ensuite, Danielle et moi, à une relecture. On vérifie les césures (coupures de mots), la ponctuation, les espaces, et que les textes et annonceurs sont tous là.
Enfin, il y a la retouche et la calibration des photos, surtout pour la photo de la Une ! Lorsqu’il s’agit d’une photo de groupe, souvent des groupes d’enfants où l’un d’eux fait une grimace ou a les yeux fermés, je peux aller chercher son visage sur une autre photo et modifier l’originale pour accorder le tout. Ce sont ces petits détails qui changent l’effet d’une photo. Si je rends de la neige blanche alors qu’elle était brune sur la photo originale, ça ajoute de la féerie. J’ai déjà enlevé une crotte d’oiseau sur un banc de parc qui détournait l’attention! Je peux aussi améliorer la luminosité d’une photo prise le soir. J’aime prendre le temps pour ces retouches qui contribuent à créer un journal de qualité, surtout la page couverture, c’est la première chose qu’on voit! C’est toute une chance d’avoir un aussi beau journal et autant de gens prêts à s’impliquer.

« L’écho de Compton est porteur de valeurs auxquelles j’adhère. Faire rayonner l’histoire de notre municipalité, valoriser l’implication sociale ou donner une place aux jeunes et à la relève, tout cela est important et positif pour moi. Je suis donc très heureuse de pouvoir participer à sa création ! »
Quel a été le travail mis derrière le site Web de L’écho?
D’abord, j’ai développé un projet d’identité (le logo, les choix typographiques, nouvelle grille, etc.) pour L’écho papier. Ce travail a permis d’uniformiser et de mettre le tout au goût du jour, en plus de mettre la table à la conception de l’environnement visuel pour le site Web.
Je voulais que les nouvelles soient l’attrait principal tout en gardant un paysage subtil qui représente bien notre coin de pays. La plateforme de type «blogue» s’avérait le choix logique pour le type de contenu. On a donc choisi de classifier les articles par catégories pour aider à la recherche et à l’organisation. On a aussi prévu des espaces publicitaires pour une future rentabilité. De fait, on a pu combler certains besoins comme un formulaire où les nouveaux membres peuvent adhérer ainsi qu’un endroit pour déposer les archives des parutions précédentes. Ce site permet aussi de bien propager nos articles à travers les réseaux sociaux. Une fois tout le développement et les fonctionnalités misent en place par les collaborateurs en programmation, L’écho avait son site Web !
Qu’est-ce que vous aimez le plus de votre métier?
Je dirais le travail de recherche parce que j’aime beaucoup apprendre. C’est ce qui me nourrit. J’en fais, entre autres, pour mieux connaître ou comprendre les activités de mes clients. Je le fais aussi pour me tenir à jour des tendances et me former et parce que dans le monde du graphisme, ça évolue constamment. J’en fais aussi quand je pars en processus de conception ou «brainstorm». Je ne sais pas toujours sur quelle idée je vais aboutir, mais il arrive que je sente une « piste » intéressante, mon instinct est aux aguets, et c’est très stimulant. Pour être créatif et original, il faut se renouveler. Je veux me réinventer et me démarquer, pour mes clients et pour moi aussi. Ma curiosité insatiable est sans doute un atout dans mon travail.
Sinon, j’adore l’illustration. Je dessine religieusement tous les jours. J’aimerais vraiment développer davantage ce volet, et même éventuellement en venir à commercialiser mes propres produits.